Le 3 septembre 2012, les Etats membres de l’Union européenne devaient remettre à l’Union européenne leurs études coûts-bénéfices relatives auxcompteurs intelligents (smart meters). Si l’évaluation s’avérait favorable, « au moins 80 % des clients seront équipés de systèmes intelligents de mesured’ici à 2020 », précise la directive 2009/72/CE. Ce qui ne devrait pas être le cas en Belgique. Heureusement pour les consommateurs, cela leur aurait coûtercher.
Le texte s’inscrit dans l’objectif 20-20-20 de l’Union européenne : réduire de 20 % la consommation d’énergie primaire de l’Union et les émissions de gazà effet de serre ; inclure 20 % d’énergies renouvelables dans la consommation d’énergie ; pour 2020. Si des études n’évoquaient que avantages pour leconsommateur, d’autres révèlent que cela coûterait cher non seulement aux consommateurs, mais aussi aux gestionnaires de réseaux. La Belgique a rendu ses évaluations- toutes négatives – menées par les trois Régions, via Concere (concertation entre l’Etat et les Régions en matière d’énergie).
« A ce jour, il n’y a pas encore de feed-back de la Commission européenne, explique Henri Autrique, en charge du dossier au Cabinet de la ministre régionale bruxelloise del’Energie. Les réponses sont négatives dans les trois Régions, ce qui offre une réponse cohérente de la Belgique. Mais cela ne veut pas dire pour autant qu’il n’yaura pas de compteurs intelligents. Il y a des projets de développement par niches ou segment. » Même son de cloche du côté de la Région wallonne. Et il en vade même en Flandre qui souligne « la répartition des frais – malgré tout élevés – qu’occasionnerait le déploiement total ou partiel descompteurs intelligents pour les acheteurs d’énergie ». En revanche, il ressort du « Rapport sur l’évaluation économique relative aux systèmes intelligents demesure en Belgique » qu’il vaudrait mieux développer des réseaux intelligents. Si les compteurs sont privilégiés, cela donnera « un réseau qui sera soitsurdimensionné (et partant, trop cher), soit insuffisant sur le plan qualitatif ». La Wallonie en a fait une priorité.
Pas de déploiement massif, mais…
Il n’y aura pas donc de déploiement massif des compteurs intelligents, mais cela ne veut pas dire qu’il n’y en aura jamais. Des projets-pilotes sont en cours. A Bruxelles1, comme enWallonie2, il semble logique de remplacer progressivement les vieux compteurs défectueux par des compteurs électroniques ou à la demande du client. La Régionwallonne va plus loin avec un scénario qui prévoit d’en placer chez les clients en défaut de paiement (compteur à budget, c’est-à-dire à prépaiement).
Enfin, se pose toujours la question du respect de la vie privée. Le coût qu’engendrerait la protection des données n’a guère été étudiéà ce jour. Or, les compteurs intelligents vont transmettre quantité de données sensibles sur les consommations (type de programme vu à la télé,présence ou non à la maison) vers des acteurs. Il conviendra d’être vigilant, afin que ces données ne soient pas détournées.
Micro-Dico
Compteur intelligent : compteur électronique permettant la lecture à distance de la consommation d’un client et l’envoi d’informations relatives à sa consommation.
Réseau intelligent : il vise l’équilibre permanent entre l’offre et la demande d’énergie, afin d’éviter les pertes (l’électricité n’est pas stockable)ou les pannes.
1. Brugel (Régulateur bruxellois pour l’énergie) :
– site : www.brugel.be
2. Cwape (Commission wallonne pour l’énergie) :
– site : www.cwape.be