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Citoyenneté

Pas de service citoyen pour la Vivaldi

Dans la dernière ligne droite des négociations fédérale, la Vivaldi a rayé le service citoyen de sa déclaration gouvernementale. Une grosse déception pour la Plateforme qui promeut ce système en Belgique.

02-10-2020
© Plateforme pour le service citoyen

François Ronveaux est un homme déçu. Voilà des années qu’il lutte en Belgique pour promouvoir le service citoyen auprès du grand public et des politiciens. Par la force de l’exemple, notamment. À la tête de la «Plateforme pour le service citoyen», il a ainsi organisé en compagnie de son équipe pas moins de 118 services citoyens à Bruxelles, 400 en Wallonie et 100 en Flandre cette année. Son public? Des jeunes de 18 à 25 ans. Ceux-ci s’emploient durant six mois, 28 heures par semaine, auprès de structures associatives, de services publics, d’institutions d’utilité publique ou d’hôpitaux (Lire «Des jeunes de service», Focales n°31, décembre 2016).

Aussi, lorsqu’on lui a appris que la Vivaldi entendait mentionner le service citoyen dans son accord gouvernemental, il s’est pris à rêver de «d’un moment historique, d’une conjonction des astres». Et ce même si l’accord ne prévoyait, selon la Plateforme, que de mettre le service à l’étude, en dégageant tout de même un budget. Aujourd’hui, François Ronveaux est pourtant retombé sur terre. Dans le rush final, le gouvernement fédéral a fini par biffer le service citoyen de son accord. «Le service était mentionné jusque dans l’avant-dernière version de l’accord de gouvernement, explique le directeur de la Plateforme pour le service citoyen. Et puis il a disparu. Il nous revient qu’il a fallu faire d’ultimes choix budgétaires.» Des choix d’autant plus incompréhensibles pour le directeur que la Belgique aurait selon lui tout à gagner économiquement parlant en mettant en place un tel service. «Toutes les études montrent qu’un euro investi dans le service citoyen rapporte en moyenne de 1,4 à 2,2 euros, parce qu’il génère un bénéfice sociétal, il cela permet aux jeunes de s’insérer dans la société», détaille-t-il. Et donc de «coûter» moins cher à celle-ci. En 2016, des indicateurs sociaux publiés par l’OCDE estimaient que les jeunes «Neet’s» (not in education, employment or training, soit les jeunes «désinsérés») «coûtaient» environ 1,4% de son PIB à la Belgique chaque année.

«Toutes les études montrent qu’un euro investi dans le service citoyen rapporte en moyenne de 1,4 à 2,2 euros, parce qu’il génère un bénéfice sociétal, il cela permet aux jeunes de s’insérer dans la société.» François Ronveaux, Plateforme pour le service citoyen

En 2019, un sondage Ipsos notait que 7 Belges sur 10 étaient favorables à l’établissement d’un service citoyen. La même année, «les sept partis qui composent la nouvelle majorité fédérale s’étaient pourtant prononcés officiellement pour un service citoyen fédéral, sur base volontaire», affirme François Ronveaux. Un must d’après lui. «Il faut un service citoyen fédéral, dont le financement serait complété par les entités fédérées. C’est au fédéral que l’on peut décider de créer un véritable statut pour les jeunes en service, qui les dispenserait de la recherche d’un emploi.»

Pour cela, malgré ce petit coup sur le tête, François Ronveaux compte «rebondir». «J’espère qu’il y aura moyen de retrouver la confiance, d’obtenir des avancées» malgré la disparition du service citoyen de l’accord gouvernemental, conclut-il.

En savoir plus

Lire aussi sur le sujet:

«24 heures avec… Arnaud, jeune engagé au service citoyen», Alter Échos n°486, septembre 2020, Fanny Declercq.

«Service citoyen: une confusion de genres», Alter Échos n° 469, décembre 2018, Pierre Jassogne.

Julien Winkel

Julien Winkel

Journaliste

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