Lancé fin 2005 et suivi par un volet numéro deux en 2007, le projet Périclès ne sera probablement pas renouvelé. Le cabinet de Jean-Claude Marcourt1(PS), ministre de l’Économie de la Région wallonne, plancherait néanmoins sur la suite des opérations.
Né du constat que beaucoup d’entreprises étaient confrontées à des problèmes de main d’œuvre pour des tâches ne nécessitant pas beaucoup dequalification, mais ne représentant pas un volume suffisant pour créer des emplois supplémentaires en interne, le projet Périclès avait pour ambition de soutenirsix projets supposés répondre à cette problématique. Portés par des agences-conseil en économie sociale, ces projets devaient développer unpartenariat avec trois groupements d’entreprises et/ou grandes entreprises, regrouper leurs besoins en main-d’œuvre et favoriser la création d’entreprises d’insertion destinéesà engager le personnel nécessaire à la satisfaction des besoins et à réaliser les tâches. En 2007, un appel à projet Périclès II avaitété lancé, élargissant notamment l’initiative à la création d’entreprises de travail adapté (ETA) et aux sociétés àfinalité sociale.
Au total, c’étaient pas moins de 500 emplois et 18 entreprises d’insertion (EI) qui devaient être créées. Des chiffres qui, d’après certaines sources, n’auraientjamais été atteints. Le couperet est donc tombé. D’après le cabinet de Jean-Claude Marcourt, les agences-conseil ont jusqu’au 31 décembre 2010 pour dépenserleurs fonds Périclès. Après, ce sera terminé.
« Une demi-réussite »
Néanmoins, malgré cette annonce, la panique ne semble pas régner au sein de certaines agences-conseil où l’on avait vraisemblablement senti le vent tourner. « Jepense effectivement que l’on peut dire que Périclès est une demi-réussite, déclare à ce propos Jérôme Rassart, développeurPériclès chez Crédal2, une agence-conseil qui était responsable du projet pour le Brabant wallon et qui avait, sur les deux projets Périclès,créé quatre EI pour un total de treize emplois environ. Une des limites pour nous est qu’il a été difficile de trouver des porteurs de projets. Par contre, nous avons puréorienter notre action vers le soutien d’ETA et EI existantes et favoriser par là un développement de l’économie sociale. »
Une explication aux difficultés du projet à laquelle on peut en rajouter d’autres, également citées par des sources proches du dossier : la crise (surtout pourPériclès II), les objectifs par trop ambitieux des deux projets Périclès, la concurrence constatée avec les ETA (surtout pour Périclès I) ou encoreune certaine réticence des entreprises à externaliser.
Cependant, il semble également que le projet ait eu des effets plus facilement identifiables comme directement positifs. « Périclès a montré la pertinencepour les agences-conseil d’avoir dans leur payroll, un profil de développeur, de promotion au sens noble du terme », affirme Grégory Berthet, directeur de l’agence-conseilSyneco3, active dans le namurois pour Périclès. Un constat qui aurait d’ailleurs poussé l’association professionnelle des agences-conseil (Apaces) àréfléchir à l’intégration de certains des financements de Périclès dans les budgets des agences-conseil afin que celles-ci puissent continuer à menerce type de mission qu’elles n’ont d’ordinaire pas les moyens d’assurer. L’Apaces aurait d’ailleurs interpellé le cabinet de Jean-Claude Marcourt à ce sujet. Sans réponse pourl’instant, d’après l’association. Au grand dam de Jean-Pierre Pollénus, directeur de l’agence-conseil Febecoop4, qui a également participé àPériclès pour la province de Liège. « Il faut pérenniser ce qui mérite de l’être dans Périclès, nous dit-il. Et ce qui a le mieuxfonctionné, c’est cet effet indirect, cette mission de prospection qui nous a fait enfin sentir que nous étions présents dans la durée. »
Du côté de Jean-Claude Marcourt, justement, on travaille à la suite de Périclès. Si on nous confirme bien qu’il ne devrait pas y avoir de PériclèsIII, le cabinet admet n’en être qu’au stade de la réflexion pour la suite des opérations. Un projet de cluster économie sociale dont le but serait de regrouper les acteursdu secteur, les centres de formation et les entreprises est bien évoqué, mais sans aller plus loin. On devrait en savoir plus « dans quelques semaines ou quelquesmois », nous dit-on.
1. Cabinet de Jean-Claude Marcourt :
– adresse : rue Kéfer, 2 à 5100 Namur
– tél. : 081 23 41 11
– courriel : jeanclaude.marcourt@gov.wallonie.be
– site : www.marcourt.wallonie.be
2. Crédal :
– adresse : place de l’Université, 16 à 1348 Louvain-la-Neuve
– tél. : 010 48 33 50
– courriel : credal@credal.be
– site : www.credal.be
3. Syneco :
– adresse : rue Edouard Dinot, 32 à 5590 Ciney
– tél. : 083 23 13 02
– courriel : info@syneco.be
– site : www.syneco.be
4. Febecoop :
– adresse : rue du Téris, 45 à 4100 Seraing
– tél. : 04 330 65 01
– courriel : facw@febecoop.be
– site : www.febecoop.be