Le service de prévention de la Ville de Mons1 a mis sur pied un espace médical provisoire au sein des maisons de quartier de l’entité.
Si l’accès aux soins de santé est un droit pour tous, il n’est pas partout le même. Dans les cités sociales ou les quartiers défavorisés, les craintes sontnombreuses vis-à-vis du monde médical. Depuis le 9 avril, le service de prévention de la Ville de Mons a mis sur pied un espace médical provisoire au sein des maisons dequartier de l’entité. Avec le concours de médecins généralistes bénévoles.
Malgré les avantages auxquels la société nous habitue, l’accès aux soins de santé n’est pas une évidence partout ni pour toutes les populations. Certainessituations complexes que vivent les habitants des cités sociales impliquent une modification des priorités au quotidien. La combinaison salaire réduit/revenud’intégration/indemnité de chômage + loyer + enfants à charge rend certains choix indispensables, inéluctables. Le frein financier n’est pas le moindre des facteursinvitant à la relégation des soins de santé au rang des soucis mineurs. Dans la région de Mons, les partenaires du Plan de cohésion sociale2 ontposé un diagnostic social bien plus large. Parmi les obstacles majeurs aux soins de santé figurent la crainte du diagnostic médical, la mauvaise compréhension duvocabulaire médical ou encore l’éloignement géographique.
« Pause Santé »
« Ces constats émanent des observations réalisées sur le terrain par les animateurs de quartier. Nous nous sommes rendu compte que beaucoup de gens présentaientdes difficultés à accéder aux soins de santé par crainte, par manque de moyens ou parce qu’ils privilégiaient d’autres choses », commente Daisy Petiau, duservice de prévention. Dans ce contexte, ce service a eu l’idée de créer un espace médical au sein des maisons de quartier de l’entité, dans le cadre d’un appelà projets lancé par la Communauté française. Baptisé « Pause Santé », cet espace s’est ouvert pendant six semaines, le week-end en coursd’après-midi, jusqu’au 11 juin.
L’objectif, très simple, est de tendre vers une banalisation de la démarche de consultation et d’encourager les dépistages par la réunion – en un lieu unique– de tous les acteurs de la prévention. Son axe principal : la sensibilisation. L’information relative aux soins de santé est ainsi distillée au travers d’un circuitsanté au long duquel les habitants sont invités dans un premier temps à réaliser un bilan (poids, taille, tension, glycémie). Dans un second temps, ils sont mis enprésence d’un médecin généraliste invité bénévolement. Ce dernier pose un diagnostic, mais ne prescrit pas. « Il est là pour orienter etconseiller », l’idée étant en effet d’amener la personne à se rendre d’elle-même dans un service hospitalier3.
Ça et là, des stands d’informations4 sur le diabète, le tabac, l’obésité, les maladies sexuellement transmissibles, l’hygiène dentaire ouencore la nourriture saine sont disséminés dans la maison de quartier. L’élément ludique est primordial puisqu’une grande partie du public cible est constituéed’enfants. Le service de prévention entend rendre ces opérations plus régulières et organiser des dépistages plus précis, toujours avec le concours desmaisons de quartier qui y voient une occasion supplémentaire de mettre l’accent sur le lien social.
1. Service de prévention :
– adresse : Grand-Rue, 67/69 à 7000 Mons
– tél. : 065 40 51 49
– site : www.prevention.mons.be.
2. Les principaux partenaires du service de prévention sont des asbl (la Maison des ateliers, Garance, Télé-Assistance, Parenthèse, Sida-IST Charleroi-Mons), le CPAS etla Police locale de Mons-Quévy.
3. L’hôpital Ambroise Paré a été un partenaire privilégié.
4. On comptait également des mutualités, la Fondation contre le cancer et l’observatoire de la santé du Hainaut