Beaucoup d’entreprises, et singulièrement les PME et les TPE, sont confrontées à des problèmes structurels de main-d’œuvre, surtout pour accomplir destâches nécessitant relativement peu de qualification (entretiens d’espaces verts et de parking, menues réparations, etc.), mais ne représentant pas un volume suffisant pourpermettre la création d’emplois supplémentaires en interne. Par ailleurs, le secteur des services aux entreprises reste encore relativement peu exploité en Régionwallonne alors qu’il est un des plus porteurs d’emplois en Flandre : autrement dit, le potentiel de création d’emplois dans cette niche d’activité est important. C’est en sebasant sur ce double constat que le gouvernement wallon a décidé de lancer, en novembre 2005, l’appel à projets Péricles – acronyme de Partenariat économiquepour le redéploiement industriel et les clusters par l’économie sociale1. Premier retour sur une initiative visant à créer 500 emploissupplémentaires d’ici 2007, à l’heure où les projets remis sont sur le point d’être examinés et sélectionnés.
Concrètement, l’appel à projets vise à retenir six projets (deux en Hainaut et un dans chacune des autres provinces). Il s’adresse principalement à des Agencesconseil en économie sociale qui devront proposer un partenariat avec au moins trois groupements de PME et/ou trois grandes entreprises en vue de créer des emplois supplémentairesdans des métiers pour lesquels aucune réponse structurelle n’existe aujourd’hui dans le domaine du service aux entreprises. C’est d’ailleurs un des points délicats duprojet : tant les syndicats que l’Union des classes moyennes ont déjà promis d’être vigilants quant aux projets remis. En effet, les premiers souhaitent à tout prixéviter que certaines activités actuellement prestées dans les entreprises soient externalisées et que l’emploi créé dans les entreprises d’insertion ne fasserien d’autre que compenser l’emploi perdu ailleurs. Quant aux classes moyennes, elles seront sourcilleuses sur le caractère additionnel des activités proposées par les EI : il nes’agit pas que ces dernières viennent chasser sur leurs terres.
L’objectif de chacun de ces six projets sera la création de trois nouvelles entreprises d’insertion – soit 18 à l’échelle de la Région wallonne,représentant, selon Jean-Claude Marcourt, ministre de l’Économie et de l’Emploi (PS) et initiateur du projet, au moins 500 ETP supplémentaires. Le projets’étalera sur deux ans (2006 et 2007). Un financement de 120.000 euros par projet est prévu (soit un total de 720.000 euros). On notera que Pericles s’inspire clairementd’initiatives développées dans le secteur de l’économie sociale afin de mutualiser les heures de travail et proposer un service de qualité aux entreprises– on peut songer à Défi + dans le Hainaut occidental, ou encore aux Vaillants à Marcinelle.
La sélection des dossiers sera opérée, au plus tard le 31 janvier, par un comité composé des partenaires sociaux, de l’administration, d’experts dusecteur de l’économie sociale et du monde universitaire. Il sera constitué au sein de la Sowecsom (Société wallonne d’Économie socialemarchande2), qui sera en outre chargée de la coordination générale de celui-ci.
Une première action pour ConcertES
Cet appel à en outre permis à ConcertES (Concertation des organisations représentatives de l’Économie sociale) de donner un de ses premiers signes de vie. Cetteplate-forme de l’économie sociale créée par le trio Febecoop, Syneco et SAW-B, en gestation depuis longtemps mais dont la naissance vient à peine d’êtreannoncée (cf. télex à ce sujet en fin de numéro), aurait en effet obtenu un assouplissement du cahier des charges de l’appel à projets. Vu le laps de tempsrelativement court de celui-ci, il est en effet apparu difficile à beaucoup des participants, d’obtenir de la part des entreprises partenaires, beaucoup plus qu’un accord de principe…
1. Le texte de l’appel à projets est accessible à l’adressesuivante.
2. Sowecsom, rue Dewez, 490 à 5000 Namur – tél. : 081 24 01 31 – fax : 081 24 01 50 – mfrenson@sriw.be