Six écoles techniques et professionnelles de la Région bruxelloise se sont lancées depuis 1994 dans un projet-pilote basé sur l’innovation pédagogique etcoordonné au sein de Bruxelles-Formation 1. Fin 98, trois nouvelles écoles ont rejoint le projet.2
La mission du PEP est simple : il s’agit d’accompagner des équipes de professeurs de ces écoles, volontaires des trois réseaux traditionnels d’enseignement, pour«élaborer des projets pédagogiques en matière d’enseignement de qualification. Ces projets pédagogiques sont basés sur la capacité d’innovation desenseignants eux-mêmes agissant collectivement et en concertation avec le monde économique.» Ils doivent mettre en œuvre les objectifs promulgués pour l’enseignement enCommunauté française : le développement personnel des élèves, leur préparation à la vie économique et à une citoyennetéresponsable.
Le projet est original tant par sa méthode que par les résultats atteints et leurs impacts sur les établissements impliqués.
Une «Coordination générale» soutient un coordinateur par projet et par école : il s’agit d’un professeur qui assume dans l’école les différents aspectsde la dynamique – développant ainsi, en réalité, un nouveau métier. La coordination recourt à des médiateurs extérieurs qui ont pour seul rôled’animer le travail collectif des enseignants dans les différentes écoles. La coordination octroie pour la mise en œuvre de chaque projet un subside moyen d’environ 50.000 francspar an, somme minime par rapport au budget d’une école. La coordination se préserve de toute ingérence sur le type de projet et son contenu, si ce n’est qu’elle faitcontinuellement référence aux trois objectifs du «décret missions».
Les projets concrets des écoles sont de différents types. On peut citer quelques exemples.
> Lancement de cours en duo (p.ex. techno-français, techno-néerlandais).
> Lancement de nouvelles sections.
> Relance des effectifs de certaines sections.
> Introduction de l’interdisciplinarité dans des cours pratiques en atelier.
> Introduction ou relance de stages en entreprise dans certaines sections.
> Création d’une fonction de professeur-tuteur qui accompagne l’élève en stage.
> Collaboration avec une mission locale pour améliorer et systématiser les contacts avec les entreprises.
> Création d’une 3è professionnelle pour jeunes réfugiés politiques «primo-arrivants».
> Structures originales de participation et de concertation au sein de l’école.
Dans tous les cas, les rapports écoles-entreprises se sont améliorés, tant qualitativement que quantitativement.
Les responsables ont déjà été tirés de l’expérience en cours quelques enseignements.
> Les objectifs généraux de l’enseignement tels que formulés aujourd’hui sont très complémentaires et chacun d’eux ne peut s’envisager indépendamment desautres. Leur articulation est complexe – ce qui ne veut pas nécessairement dire compliquée.
> L’innovation pédagogique ne se décrète pas : elle gagne à «s’ancrer dans la réalité quotidienne de l’enseignement».
> L’innovation semble souvent limitée par une masse de contraintes réglementaires. Mais les contraintes se sont presque toujours avérées imaginaires ounégociables.
> Pour transformer l’enseignement, l’innovation a besoin de durée.
> La place centrale du jeune s’avère «un critère essentiel de validité et de succès de toute innovation pédagogique».
1 Projet-pilote Enseignement professionnel (PEP), coordination générale, Bruxelles-Formation, av. Louise 166 à 1050 Bruxelles, tél. : 02/626 78 23, fax 02/626 78 37,e-mail : bruno.vinikas@euronet.be
2 Athénée royal Serge Creuz à Molenbeek, Institut Madeleine Jacquemotte à Evere, Centre Pierre Paulus à St-Gilles, Institut Paul-Henry Spaak à Laeken,Institut de la Providence à Anderlecht, Centre Eperonniers-Mercelis (Ixelles-Bruxelles). Centre Ernest Richard à Etterbeek, Institut Emile Gryzon à Anderlecht, Institut des Damesde Marie à St-Josse.
Archives
« PEP : neuf écoles techniques bruxelloises structurent l’innovation pédagogique »
Alter Échos
01-02-1999
Alter Échos n° 45
Alter Échos
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