Le projet Phénix1 s’inspire d’une initiative pilote développée en Flandre par « De Sleutel ý, une asbl située à Gand etspécialisée dans l’accompagnement de toxicomanes. Phénix doit sa création au désir du ministre fédéral de l’Intégration sociale,Johan Vande Lanotte, d’implanter un projet similaire en Wallonie. Le projet pilote wallon, dontEles premiers contacts entre les partenaires ont été pris en décembre 2001,est situé à Namur. Il s’appuie sur l’expérience en toxicomanie de Phénix et sur celle du CPAS de Namur2 en matière d’insertionsocioprofessionnelle. Mené tambour battant, le projet a été lancé dans le courant du mois de juin. Il devrait favoriser la collaboration et l’expertisespécifique des deux partenaires namurois
Le principe de Phénix
Phénix est un centre de jour pour usagers de drogue qui, depuis 1996, mène trois volets d’actions: prévention dans les écoles8 formation, via l’écoleRe-sources de l’asbl Trampoline; et un volet psychosocial (accueil, entretien individuel, groupe et orientation, groupes solidarités parents). Léonardo Di Bari, coordinateur dePhénix, explique que les responsables du projet « De Sleutel » ont mis en mot ce que Phénix pensait, à savoir notamment que certaines personnes ne sont pasprêtes à aller directement dans un centre de désintoxication. Mais un projet d’insertion sociale et préprofessionnelle peut les accompagner dans leur désir deconstruire un projet de vie, tenant compte de leur difficulté spécifique, et en leur permettant de reprendre pied dans leur vie personnelle, sociale et, plus tard, professionnelle. Auniveau du CPAS de Namur, Agnès Urbain, responsable du service « Synergie Emploi », explique qu’un programme spécifique manquait par rapport à une populationprésentant une assuétude. Le CPAS peut tenir compte des limites de la personne dans l’octroi d’une aide sociale et financière mais ne pouvait jusqu’ici proposerà ce public un projet d’insertion adapté.
Un parcours en quatre étapes
Tenant compte de la spécificité du public, le projet d’insertion socioprofessionnelle est présenté comme un escalier que l’on peut monter et descendre. Il nes’agit donc pas d’un processus linéaire. « Dans le cadre du projet pilote, précise Agnès Urbain, seules les personnes minimexées du CPAS de Namurprésentant des problèmes d’assuétude auront accès à ce projet. » Mettant l’accent sur une approche globale du stagiaire, un avisinterdisciplinaire avant entrée est émis. Un parcours sur mesure est créé et acté dans une convention individuelle avec évaluation au moins tous les troismois.
Du premier accueil à l’emploi
Le projet est structuré en quatre étapes. L’étape 1 correspond à l’offre de service du centre de jour Phénix. Il comprend un premier accueil dont leseuil d’exigences est minimum: non-consommation dans l’association, respect des personnes et du lieu. Le « client » peut venir de 9 à 17 heures même s’iln’a pas de demande précise. Les entretiens sont informels et sans rendez-vous. Le but est de mettre en confiance. Petit à petit, à la demande du toxicomane, une aidepsychosociale pourra se mettre en place avec des entretiens individuels sur rendez-vous. Ceux-ci pourront l’aider dans une gestion globale de ses problèmes (santé, argent,relations, travail, consommation, justice) et l’orienter vers des services compétents. Il s’agit de prendre en compte les besoins primaires de l’intéressé.
L’étape 2 est plus structurée et implique que le candidat stagiaire ait résolu certaines difficultés. Il s’insère dans un programme « à lacarte », dans un panel d’activités proposées par le projet Insertion Phénix. Dans un planning établi, diverses activités se succèdentåpetit déjeuner et débriefing, nettoyage de la maison, activités sportives, groupes de parole, groupes thématiques (recherche de logement, gestion de dettes…),groupes d’expression, créativité. Diverses formations sont proposées: sociale et administrative, recherche active d’emploi, gestion budgétaire, temps libres,hébergement, aptitudes sociales en milieu de travail, formation en langue française… L’idée est bien que le stagiaire respecte ses engagements pris dans le cadred’une convention individualisée dans laquelle est formulé son projet d’insertion.
L’étape 3 est assurée par le CPAS de Namur via son service d’insertion socioprofessionnelle « Synergie Emploi ». Cette étape, au cours de laquelle unepiste de mise au travail est recherchée, intervient lorsque le projet professionnel du stagiaire est devenu suffisamment défini.
Enfin, l’ultime échelon est l’étape 4 appelée « autonomie ™ et correspond à l’objectif annoncé du projet qui doit amener le stagiaireà acquérir une autonomie à court, moyen et long terme sous tous ses aspects.
Ce projet pilote dispose de pratiquement 496000 euros jusqu’à novembre 2002 et aurait obtenu un engagement oral pour une reconduction en 2003.
1 Phénix, rue Basse Neuville, 17 à 5000 Namur, tél.: 081 22 56 91, fax: 081 22 47 68, mail: info@asblphenix.be, contact: M. L. Di Bari (coordinateur).
2 CPAS de Namur, rue d’Harscamp, 9 à 5000 Namur, tél.: 081 42 02 60, fax: 081 42 02 54, contact: Mme A. Urbain (resp. serv. « Synergie Emploi »).
Archives
"Phénix : un projet pilote namurois pour la réinsertion des toxicos"
eric
24-06-2002
Alter Échos n° 123
eric
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