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Plan local d’intégration : le CAI de Namur se lance

La Région wallonne a récemment émis le souhait de créer au niveau des villes et des communes des plans locaux d’intégration. Dans la province de Namur,c’est le Centre d’action interculturelle de Namur (CAI)1 qui est chargé de collaborer à la mise en œuvre de ces plans.

14-12-2007 Alter Échos n° 242

La Région wallonne a récemment émis le souhait de créer au niveau des villes et des communes des plans locaux d’intégration. Dans la province de Namur,c’est le Centre d’action interculturelle de Namur (CAI)1 qui est chargé de collaborer à la mise en œuvre de ces plans.

Récemment, le ministre de l’Action sociale et de la Santé de la Région wallonne a souhaité que les centre régionaux (il y en a 7 au total)définissent avec leurs partenaires des plans locaux d’intégration, dans lesquels chacun devra définir ses objectifs, ses actions, qu’il s’agira de coordonner, sa placequ’il s’agira d’intégrer, dans le cadre d’un travail de réseau à constituer et de partenariats à conclure. Ces plans devront donc refléter et mettre enévidence les besoins spécifiques émergeants pour chaque sous-région concernée, ainsi que les pistes de résolution, et ce, en concertation, selon le principede la démocratie participative.

Selon le ministre, cette concertation devra impliquer tous les partenaires en présence, tant le monde associatif que les responsables publics que sont la Région, la Province, maiségalement les villes et communes concernées. Le CAI de Namur a donc décidé de s’atteler à la tâche, dans le cadre provincial qui est le sien, en lienavec le contrat d’avenir provincial.

La commune a aussi son rôle

Par rapport à d’autres régions, la province de Namur compte une plus faible proportion de personnes étrangères (18 488 dont 65% de personnes originaires de l’Unioneuropéenne). Conséquence : le personnel administratif n’est pas toujours capable de répondre aux demandes des personnes étrangères.  » Il existe beaucoup de servicesmais ils ne sont pas suffisamment ouverts à ces populations. Nous proposons souvent des formations aux services communaux. Mais ils nous répondent qu’ils ne voient pas lanécessité de se former alors qu’ils reçoivent seulement une dizaine de personnes étrangères par an. Mais lorsqu’ils sont confrontés à ces situations,ils sont perdus « 2, explique Benoîte Dessicy, la directrice du CAI.

« Bien que la politique d’immigration et d’accueil ne soit pas une compétence communale, souligne quant à lui Valery Zuinen, le tout nouveau président duCAI, les autorités locales peuvent fournir à la population étrangère ou d’origine étrangère les moyens pour s’intégrer harmonieusementdans leur commune ou leur ville. Elles doivent prendre leurs responsabilités et utiliser les leviers disponibles sur leur territoire propre. Rappelons brièvement que lescompétences communales couvrent tout ce qui relève de l’ « intérêt communal », c’est-à-dire des besoins collectifs des habitants, le CPASgère l’aide sociale, la commune est également compétente en matière de logement, d’enseignement… »

Cahiers de charges

Pour développer ces enjeux, le CAI propose une méthode et des étapes : relever les constats en lien avec les populations issues de l’immigration, synthétiser cesconstats et les articuler à des propositions d’action, inviter les acteurs locaux à en discuter. Le recueil de constats fait déjà partie du travail permanent du CAI.Un exemple récent fut le travail réalisé autour des élections communales de 2006 et intitulé À nous la parole (dont la plaquette synthétiqueest encore disponible).

Cette année, des « cahiers de charges » ont été rédigés à destination des autorités récemment mises en place pour six ans.Au-delà du cahier de charges pour toute la province de Namur, un document spécifique est élaboré, par ville – et particulièrement pour celles quidécideront d’initier un plan local – sur la base d’un diagnostic des besoins de la population étrangère et des services qui travaillent fréquemment avec eux.Ces cahiers de charges présentent clairement et concrètement aux villes et aux communes ce qu’il est possible de faire pour améliorer l’intégration despersonnes étrangères et d’origine étrangère sur leur territoire.

Concrètement, ils comprennent : un diagnostic par ville, des mises en contexte, des axes prioritaires et des actions très précises avec une estimation du tempsnécessaire et des collaborations attendues entre la ville et le CAI.

Une rencontre des acteurs est d’ores et déjà prévue via l’organisation d’un séminaire ce 14 décembre à Dinant. Il réunira toutesles parties prenantes potentielles, que sont les responsables politiques, les associations issues de l’immigration, le tissu associatif provincial, les services et le secteur social. Pour construireun plan local d’intégration adapté à la situation de leur ville ou de leur commune et en dresser les étapes de réalisation, plusieurs thématiques serontabordées : le dialogue interculturel, le premier accueil des nouveaux migrants, l’insertion sociale et professionnelle, l’accès aux droits fondamentaux, etc.

Axes de développement

La dimension territoriale est le premier de trois axes prioritaires de développement du CAI pour les cinq prochaines années. Progressivement, le CAI souhaite en effet sortir de sazone d’action « historique » – liée aux zones d’action prioritaires, les ZAP – que représentent les villes de Namur et de Sambreville pour aborder (ouréaborder) la ville d’Andenne, celle de Gembloux et son public spécifique lié aux Facultés agronomiques puis les communes qui ont un centre pour réfugiés surleur territoire.

Le second axe prioritaire du CAI consiste à donner une attention prioritaire à la problématique des nouveaux migrants. « L’évolution récente desmigrations dans la province de Namur commande cette approche nouvelle, explique Valery Zuinen. Aujourd’hui, 22 communes sur 38 disposent d’une initiative locale d’accueil pour lesdemandeurs d’asile et 7 centres d’accueil sont situés dans le sud de la province. C’est une concentration remarquable. Il s’agira de mieux connaître cespopulations, relever leurs besoins spécifiques, les réponses existantes et à apporter. Dans le cadre du soutien espéré du FSE (Fonds social européen) nousaborderons particulièrement la question de l’accès à l’emploi pour les nouveaux migrants. Nous identifions aussi qu’une sensibilisation plus large des acteurséconomiques aux nouvelles migrations est indispensable. »

Enfin, le troisième axe consiste à renforcer une spécificité du travail de seconde ligne, c’est-à-dire essentiellement dirigé en appui aux associations,services et intervenants.

1. CAI de Namur asbl :
– adresse :rue Docteur Haibe, 2 à
5002 Saint-Servais
– tél. : 081 71 35 13
– courriel : info@cainamur.be
– site : www.cainamur.be

2. In Vers l’Avenir du 13 décembre 2007.

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