Plate-forme Mineurs en exil
C’est en juin 1999 qu’a été créée la plate-forme « Mineurs en exil”. Elle est née du constat qu’un nombre toujours plusélevé de mineurs non accompagnés arrivaient sur notre territoire et que la situation juridique, sociale et administrative qui prévalait à l’époque ne leurpermettait pas de jouir pleinement de leurs droits fondamentaux. Plusieurs associations de tout le pays se sont alors rassemblées avec pour objectif de défendre les droits et lesintérêts des Mena. De là est née la Plate-forme, qui comprend à ce jour une vingtaine d’associations ou institutions travaillant soit directement, soitindirectement avec les mineurs non accompagnés. Il s’agit d’associations qui effectuent un travail quotidien avec des mineurs, d’associations qui engagent des tuteurs, destructures d’accueil, etc. Sont également représentés au sein de la plate-forme Mineurs en exil, le Haut commissariat aux réfugiés, via sonreprésentant en Belgique, et le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme. Ces derniers membres sont « observateurs ».
Le 13 mai 2009, à l’occasion d’une journée d’études fêtant les dix ans d’existence de la Plate-forme, il a été décidéd’élargir son mandat aux problématiques liées à l’ensemble des mineurs étrangers en situation de séjour précaire. Depuis lors, laPlate-forme travaille non plus uniquement sur les questions liées aux Mena, mais également à celles liées aux enfants étrangers présents en Belgique avecleurs parents. À l’occasion de l’élargissement, de nouvelles associations ont rejoint la Plate-forme, ainsi que deux institutions, le déléguégénéral aux droits de l’enfant, et son collègue flamand, le Kinderrechtencommissaris.
La Plate-forme favorise, notamment, l’échange et la diffusion d’infos sur les Mena et les mineurs accompagnés de leurs parents. Elle assure une vigilance politique etlégislative sur ces questions. Elle informe les mineurs de leurs droits et participe à la formation des professionnels.
Et pour voir tout le travail réalisé par la Plate-forme depuis 1999 : www.mineursenexil.be
Une BD pour feuille de route
Quoi de mieux qu’une bande dessinée pour accueillir un enfant en Belgique, royaume du 9e art ? Le Commissariat général aux réfugiéset aux apatrides (CGRA) a judicieusement choisi ce langage pour parler aux jeunes qui débarquent sur le territoire, sans toujours connaître leurs droits et leurs obligations. Parfois,sans même avoir d’idée de leur projet de vie, tout juste poussés par des impératifs de survie. L’album, sobrement intitulé Kizito, a demandé plusd’un an et demi de recherches et de travail. Le dessinateur et scénariste, Antonio Cossu, a créé sa fiction dessinée à partir d’élémentsde la réalité, avec un suivi scrupuleux des acteurs du secteur. « On voulait à tout prix éviter les contre-vérités, les approximations, afin que lesenfants puissent adhérer à l’histoire », explique Hedwige de Biourge, coordinatrice mineurs d’âge du CGRA. « Le but est d’expliquer aux jeunes comment sedéroule la procédure d’asile, de les aider à mieux comprendre le chemin qu’ils auront à parcourir. Il est crucial qu’ils puissent faire confiance auxautorités auxquelles ils demandent protection et qu’ils se rendent compte de l’importance de raconter la vérité. »
La BD est offerte à tout jeune qui entame une procédure de demande d’asile. Elle évoque l’histoire de Kizito, adolescent rwandais que les massacres ontpoussé loin de chez lui. Son histoire personnelle est traversée de rencontres et à travers elles, on devine d’autres parcours particuliers.
Publiée en français, néerlandais et anglais, la bande dessinée est accompagnée d’un cahier pédagogique qui décrypte les conditions pourprétendre au statut de réfugié ou obtenir la protection subsidiaire, la procédure d’asile et ses arcanes administratifs et juridiques, le rôle du CGRA, ouencore les procédures de recours en cas de rejet de la demande d’asile. Une BD à lire avec son tuteur ou son avocat.
Aurore D’Haeyer
Informations complémentaires sur le site du CGRA : http://www.cgra.be
NB : texte repris d’un article publié dans l’Alter Échos du 15/02/2008.
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