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Regard critique · Justice sociale

Logement

Habiter ensemble, autrement

Qu’est-ce qui pousse des personnes à habiter ensemble? Si la nécessité économique est un facteur de choix, échapper à la solitude et partager davantage qu’un logement et un loyer motivent certaines de ces colocations. Immersion en images.

Coralie Vankerkhoven 01-02-2023 Alter Échos n° 508
(c) Coralie Vankerkhoven

Le Refuge

 

Le Refuge fait partie de l’Arbre qui pousse, une écoferme nichée dans le Brabant wallon qui rassemble plusieurs projets axés entre autres sur la transition écologique. Dans l’appartement duplex de la colocation, on offre un accueil de quelques semaines à trois mois à toute personne en fragilité émotionnelle, socio-économique ou qui souhaite tout simplement faire une pause.

Le Refuge est un cocon, on y discute et on y réfléchit dans le geste quotidien. «J’avais besoin de me ressourcer, mais pas seule. Cela m’a fait du bien d’être en coloc’ avec des femmes plus âgées. On se sent sur le même pied d’égalité. Je ne suis pas une personne supervisée, mais une personne à part entière», explique Émeline.

Libellune

La maison Libellune, située dans un îlot préservé du voisinage, est une maison de transition pour des mères qui viennent de vivre une séparation et qui ne veulent pas vivre seules. Il y a ici «quelque chose de l’ordre de la tribu, du cercle des femmes. Vivre entre femmes renoue avec quelque chose d’ancestral», dit Nina, l’une des habitantes.

Actuellement, la grande maison avec ses six chambres est occupée par Nina (42 ans – à droite) et son fils Léon, Katrien (42 ans, au centre), Géraldine (32 ans, à gauche), Maëlle (37 ans) et sa fille. La durée du bail est de un à trois ans. «La plupart se projettent naturellement ailleurs. Ici, c’est un lieu temporaire, ce n’est pas ma maison», explique Katrien.

Lazare

 

Lazare est un projet de colocation solidaire rassemblant des personnes sans abri et des jeunes actifs. Présent en France, en Suisse, en Espagne et au Mexique, Lazare dispose à Bruxelles de plusieurs maisons adjacentes occupées par 12 femmes, 10 hommes et par les familles accompagnantes, des personnes-ressources pour les colocs. Une fois par mois, les maisons s’ouvrent aux voisins et aux amis pour des «repas de l’amitié».

 

Dans ces colocations non mixtes, chacun paye les mêmes loyers et frais communs. Tout le monde est à égalité. Les personnes issues de la rue, référées par des associations de première ligne, doivent être en situation légale, stables psychologiquement et aptes à gérer d’éventuelles médications. Pour elles, aucune contrainte de durée: «Tant que la personne avance dans sa démarche personnelle et dans un souci d’agir. L’accompagnement social se fait ailleurs et la personne s’engage à le suivre», précise Alexandre, responsable du projet.

La maison Poirier Dieu

La maison Poirier Dieu, du nom du quartier de Genval dans lequel elle est située, est une maison d’autonomie pour cinq femmes porteuses de handicap. L’idée initiale du projet? Créer une maison communautaire dans un esprit familial et d’entraide. La maison voisine est occupée par des voisins «solidaires».

De gauche à droite, Laetitia, Nathalie, Mizaële, Marie, Mélanie, Astrid et Noémie. Le projet est encadré par Nathalie et Noémie, éducatrices, présentes après la journée passée en centre de jour. Elles aident à la gestion quotidienne du lieu: «Je me vois comme une sorte de majordome, de chef d’orchestre… Ce qui nous importe, c’est ce que les filles veulent, elles», explique Nathalie.

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