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Regard critique · Justice sociale

Logement

Portrait-robot du sans-abri bruxellois

La campagne 400Toits a organisé, du 26 au 29 juin, la semaine « Face-à-face pour un logement », dont l’objectif était d’aller interviewer les personnes vivant en rue dans la Région de Bruxelles-Capitale. Elle présentait ce jeudi les résultats recueillis par près de 250 bénévoles.

14-12-2017
(c) Alain Bachellier

La campagne 400Toits a organisé, du 26 au 29 juin, la semaine « Face-à-face pour un logement », dont l’objectif était d’aller interviewer les personnes vivant en rue dans la Région de Bruxelles-Capitale. Elle présentait ce jeudi les résultats recueillis par près de 250 bénévoles.

De cette confrontation 294 entretiens ont pu en être tirés pour dévoiler le quotidien des sans-abri. 78 % des personnes interviewées dorment habituellement à l’extérieur et 65 % depuis plus d’un an. Parmi ceux-ci, plus de la moitié (53,9 %) n’a plus de logement depuis plus de trois ans. Environ la même proportion de femmes (37,1 %) et d’hommes (35,6 %) a affirmé que leur itinérance avait été causée par un traumatisme.
Quant à leur profil, 26,5 % des participants ont 35 ans ou moins. 7,1 % des sondés sont âgés de 60 ans ou plus. La catégorie d’âge la plus représentée est celle des «46-59 ans» avec 33,7 %, soit un tiers des personnes rencontrées. 86,1 % des participants sont des hommes et 11,9 % des femmes.

Près d’un tiers (31,6 %) présente par ailleurs une vulnérabilité élevée, c’est-à-dire nécessitant un logement durable avec un accompagnement intensif. 48,6 % des personnes ont déclaré n’avoir jamais été reçues dans une salle ou un service d’urgence au cours des six derniers mois. Presque la moitié (48,6 %) des personnes interviewées ont déclaré avoir été attaquées ou battues depuis qu’elles sont sans abri. Il n’y a pas de différence significative entre les femmes et les hommes: respectivement 48,6 % et 48,2 % disent avoir été attaqués ou battus.

Presque la moitié (48,6 %) des personnes interviewées ont déclaré avoir été attaquées ou battues depuis qu’elles sont sans abri.

Ce rapport met également en lumière la faible proportion de Belges (22,8 %) parmi les personnes rencontrées. Les autres grands groupes en termes de nationalité sont les personnes dont le pays d’origine est la Pologne (18,7 %), le Maroc (15 %) et la Roumanie (9,2 %). Parmi les 224 personnes qui ont dit venir d’un autre pays que la Belgique, 31,7 % ont répondu « oui » à la question « Êtes-vous un demandeur d’asile, un réfugié ou un migrant en Belgique? ». Parmi cette catégorie, plus d’un quart (27,8 %) est arrivé en Belgique depuis moins de 10 ans.
Pour rappel, la campagne 400Toits a pour objectif de trouver, d’ici 2020, 400 logements stables pour les personnes dormant en rue dans la région de Bruxelles-Capitale. Lire notre article 400Toits : à la rencontre des sans-abri

Pierre Jassogne

Pierre Jassogne

Journaliste

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