À ma gauche, l’économie sociale. Vieille dame vénérée sur le versant occidental du continent européen, elle se repose sur des bases idéologiques très précises: gestion démocratique de l’entreprise, primauté des personnes sur le capital dans la répartition des revenus, finalité de service à la collectivité ou aux membres, une forme plus ou moins assumée d’a-capitalisme, etc. À ma droite, l’entrepreneuriat social. Ce jeune dans le vent vient notamment des États-Unis, mais également d’Europe. Lui aussi se veut social, mais à sa manière. Ici, il ne s’agit pas remettre le capitalisme en cause. Mais plutôt de jouer son jeu, en y injectant une – parfois bonne – dose de social et de bases idéologiques. Au point de venir régulièrement singer l’économie sociale. Et d’en faire partie? Le débat est vif (lire «Il était une fois l’économie sociale et l’entrepreneuriat social»).
En tout cas, depuis quelques années, ces deux mondes ont parfois tendance à se confondre. L’économie sociale se remet en cause depuis vingt ans. Promise à un bel avenir, elle peine en effet à faire connaître son modèle. Tout le contraire de l’entrepreneuriat social (lire «Kramer contre Kramer»). Pour pallier ce problème, l’économie sociale se professionnalise, se «dynamise», se frotte au marché. Depuis quelques années, certaines pratiques entrepreneuriales ont le vent en poupe dans le secteur (lire «La Calestienne: une EFT aux ambitions industrielles»). Ce qui n’empêche pas la réflexion sur d’autres formes de gouvernance des entreprises d’économie sociale (lire «Les entreprises en économie sociale sont-elles [les] plus démocratiques?»).