La gratuité, bastion des avancées sociales, est réinventée par le « tout-au-commerce » (lire «La gratuité comme horizon politique»). À l’opposé des logiciels libres, les « success stories » numériques (Facebook, AirBnB…) ne nous vendent-elles pas du gratuit à longueur de clics ? Cette marchandisation de chaque parcelle de nos vies pourrait pervertir nos valeurs (lire « Peut-on tout acheter ? »).
Alors, on jette le gratuit ? Surtout pas ! Des petits coups de main informels au système d’entraide organisé pour pas un balle, la gratuité renforce à la fois la cohésion et l’équité sociale.
Mais peut-on se payer la générosité ? Des services essentiels liés à la mobilité (lire « Un ticket pour le train gratuit ») ou aux soins de santé (lire « Des soins gratuits pour une Sécu en bonne santé ? ») peuvent-ils être offerts à chacun sans assécher les caisses des pouvoirs publics ? Peut-on ouvrir les portes de nos musées sans envoyer sur la paille une culture déjà désargentée (lire «Dans les musées, la gratuité fait toujours débat») ?
Et pourquoi pas ? On donne bien des maisons (lire « Hé, t’as pas un euro ? C’est pour acheter une maison »). La gratuité n’a pas qu’un coût. Elle dégage aussi des bénéfices, monétaires et sociaux.
Entre cheval de Troie commercial et concept salvateur, voici le prix des gratuits.