Avec la montée de l’intérêt pour la « responsabilité sociale des entreprises » et le perfectionnement des outils permettant de la cerner, lesentreprises d’intérim se mettent progressivement à communiquer sur ces questions. C’est ainsi que Trace !1 publiait au début de l’été son premierrapport d’activités « sociétal », emboîtant le pas à Randstad2, qui publie désormais chaque année un rapport social dans le cadre del’application de la norme internationale SA 8000 (respect des conventions dites « de base » de l’Organisation internationale du travail, garantissant les libertéssyndicales, proscrivant le travail forcé et le travail des enfants, etc.)
Des actions
Le rapport est construit sur la base d’une approche de la « gestion des parties prenantes » (stakeholders management). Les rapports entre l’entreprise et lasociété sont examinés en découpant la société en une addition de parties prenantes – autant d’acteurs auxquels l’entreprise veut icis’adresser en priorité. Le rapport en a choisi cinq : les entreprises clientes, le personnel, le marché de l’emploi, les partenaires et l’environnement. Il expose lamanière dont il a compris les attentes de chacun et ce qu’il fait ou compte faire pour y répondre, ainsi que les positionnements qu’il adopte en conséquence.3
Au final, outre nombre de considérations sur la gestion interne, les tableaux du bilan social et ceux des comptes de résultat, on trouve évoquées dans ce rapport unesérie d’actions en matière de partenariat client, de formation ou de mise à l’emploi des chômeurs fragilisés. Certaines sont héritées del’époque du t-Intérim du Forem, d’autres sont plus récentes.
Trace ! évoque ainsi ses expériences avec l’intérim d’insertion du gouvernement fédéral et avec l’intérim accompagné qu’ila développé de longue date avec la Mirec, la Mission régionale de Charleroi. Des explications de Sylvie Lambinon, qui pilote chez Trace ! les projets en matièred’insertion professionnelle, il ressort que l’intérim accompagné donne de bien meilleurs résultats. « Ne ciblant pas uniquement les CDI, explique laresponsable, il permet de trouver des solutions d’accès à l’emploi sur mesure qui conviennent à un plus grand nombre de demandeurs d’emploi. De plus, la mesureest plus souple dans ses modalités de mise en œuvre, et vise un public souvent moins éloigné de l’emploi, à savoir celui des missions régionalesplutôt que des CPAS ».
Trace ! a donc arrêté en 2003 de travailler dans le cadre de l’intérim d’insertion fédéral. Désormais, seul Adecco continue à yparticiper… Rappelons que l’investissement dans ces actions comme l’intérim accompagné est le principal élément que Trace ! a gardé de son ancienstatut de service public, puisqu’ils sont prévus dans le décret du 13 mars 2003 qui crée la société anonyme, et qu’ils sont financés par uneponction sur ses bénéfices.4 Le rapport ne fait malheureusement pas de références directes à ce contrat de gestion.
1. Trace ! SA, bd Zoé Drion 25 à 6000 Charleroi, Astrid Grosjean, tél. : 071 50 97 92 – courriel : a.grosjean@tracegroup.be – site web :http://www.tracegroup.be
2. Social Reporting 2003, Randstad, tél. : 02 474 60 22 – courriel : benoit_van_grieken@randstad.be
3. À noter que pour préparer la partie consacrée au marché de l’emploi, Trace ! et Cap Conseil, le consultant qui l’a soutenu dans la confection de ce rapport,avaient commandé à l’Agence Alter une note de travail sur les « risques sociaux du marché de l’intérim ».
4. « En outre, dans le cadre de son objet social ou de son agrément autorisé, la société développera des actions d’insertion à destination depublics fragilisés. La société affectera annuellement au moins 80 % de ses bénéfices à la réalisation d’actions d’insertionsocioprofessionnelle. »