Nos prisons ressemblent à des cocottes-minutes prêtes à exploser. Les ingrédients sont connus: personnel peu formé, bâtiments vétustes, restrictions budgétaires et surpopulation carcérale composent un plat bien trop épicé.
Mais comment vider les prisons sans se farcir une indigestion sociétale?
Le bracelet électronique serait-il la solution miracle à imposer à la force du poignet? Attention. Un tel dispositif pourrait devenir… une alternative à la liberté en étendant le champ pénal des personnes à sanctionner (lire «Surveillance électronique: l’alternative au bilan mitigé»).
Modifier la loi sur la détention préventive? Les parlementaires s’y attellent depuis 1990. Résultat: la Belgique est championne de ce type d’enfermement pour l’Europe de l’Ouest et… sa population carcérale n’a pas cessé de gonfler (lire «Prévenir la préventive»).
Alors, comment se libérer de l’enfermement?
Jean-Paul Dock, professionnel en milieu pénitentiaire pendant 35 ans, interroge le rôle de réinsertion de la prison. Et voit en notre structure institutionnelle «une source d’immobilisme et de difficultés. Le fédéral assure le gîte et le couvert. La réinsertion est de la compétence des entités fédérées». Et les syndicats pinaillent sur leurs prérogatives en dépit du bon sens (lire «J’ai vu doubler la population pénitentiaire»).
Comme disait à chaque étage l’optimiste qui tombe d’un gratte-ciel: jusqu’ici, tout va bien[1].
[1] Citation détournée du film La haine, Mathieu Kassovitz, 1995.