Depuis décembre 2001, six expériences de jobcoaching sont menées par des opérateurs d’insertion wallons. Le 28 février à Gosselies, ces six projetspilotes, désormais soutenus à 100 % par la Région wallonne1 jusqu’à fin 2003, présentaient les résultats atteints.
Les plus-values de cette approche ont été présentées du point de vue de l’organisme qui développe le jobcoaching, de celui du réseau desopérateurs d’insertion, de celui du demandeur d’emploi coaché, et de celui des employeurs. Au-delà des singularités liées au contexte institutionnel etéconomique dans lequel se déploie chacun des six projets pilotes, ils ont, sous la houlette de l’évaluatrice de l’action, Marie-Christine Lefebvre(L-Consult)2, défini un cadre général pour la méthode, repris dans une publication présentée le 28 février par la Fondation Roi Baudouin(et téléchargeable gratuitement sur son site Web ).
La question principale à l’ordre du jour est aujourd’hui celle de la reproduction ou de la généralisation de la méthode. La prolongation des six projetspilotes va de pair avec une mission d’approfondissement de la formalisation de la méthode, soutenue par la Fondation Roi Baudouin. Un an n’a pas suffi pour ce faire. Les questionsqui restent ouvertes sont en particulier celles du conventionnement : entre le jobcoach et le demandeur d’emploi d’une part, et entre lui et l’employeur d’autre part.Rappelons à cet égard que, dans l’approche défendue ici, toutes les parties sont strictement volontaires quant à participer à une démarche dejobcoaching.
Autres questions à creuser : l’implication des partenaires sociaux, la question de la qualité de l’emploi, l’objectivation de la « coachabilité »des personnes envoyées au jobcoach par d’autres organismes, la concurrence entre jobcoaching et intérim, la structuration du suivi en entreprise, etc.
L’objectif est donc, d’ici à la fin de l’année, de créer un outil du type vade-mecum du jobcoaching. Il est évident, remarque Marie-ChristineLefebvre, que des organismes comme les missions régionales et les CPAS, qui voient leurs missions évoluer, vont investir dans le jobcoaching. Un outil méthodologique sera doncainsi mis à leur disposition. « L’inscription du jobcoaching dans le paysage de l’insertion, continue l’évaluatrice, pourrait donc bien ressembler à moyenterme à une offre complémentaire à celle du Forem, pour des publics qui ont besoin de services plus spécifiques que ce qu’offre le Forem. »
Essaimer ?
La ministre Arena, quant à elle, envisage déjà un dispositif où un petit groupe d’expériences pilotes continueraient à perfectionner uneméthode labellisée qui serait mise à la disposition de tous les opérateurs d’insertion, éventuellement même avec une formation de jobcoach à laclé. « Mais l’idée de généraliser cela à tout le paysage de l’insertion n’est pas à l’ordre du jour, précise CarolDecamps, conseillère de la ministre. Pour ce qui est de l’aspect financier du jobcoaching après 2003, on n’a pas encore de solution. La ministre sait déjàqu’elle ne va pas financer un poste de jobcoach chez chaque opérateur d’insertion. La Région n’en a pas les moyens ! »
C’est donc tout le futur du projet qui reste en suspens actuellement : si l’évaluation présentée le 28 conclut de façon très convaincante que ladémarche est transposable, il reste à savoir ce qui, dans sa transposabilité, est ou non lié à la formule de soutien public des projets pilotes (à savoir lesubventionnement d’un équivalent temps plein sans ancienneté et un forfait de quelques milliers d’euros pour les frais de fonctionnement).
1. Cabinet Arena, Carol Decamps : rue du Moulin de Meuse 4 à 5000 Namur, tél. : 081 23 47 11,fax : 081 23 47 84,
site Web : http://www.marie-arena.be
2. Bastion Tower, place du Champ de Mars 5/14 à 1050 Bruxelles, tél. : 02 550 36 76,
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