Coopérative à finalité sociale lancée en 2003, dans le cadre des titres-services, Proxemia1 a connu un succès foudroyant. Outre la créationd’un journal d’information, elle souhaite aujourd’hui diversifier son offre de service aux petites entreprises, planche sur l’ouverture d’une sandwicherie et travaille au bien-être de ses aidesménagères. Quatre d’entre elles se sont rendues à Montréal pour y apprendre les techniques mises en œuvre par leurs homologues québécoises.
Lancée en juillet 2003, la société Proxemia a pour objectif la valorisation du métier de ménagère à domicile, par le biais des titres-services. Iln’a pas fallu attendre six ans pour que le succès soit au rendez-vous. La société située dans un ancien supermarché rénové àChapelle-lez-Herlaimont, compte aujourd’hui une petite sœur, Proxemia bis2 à Seneffe, et une équipe de quelque 70 personnes. « Nous avonsprivilégié la qualité du travail et le bien-être », explique Christian De Vos, directeur de la société. Consacrée « entreprised’économie sociale 2004 », Proxemia a reçu un subside de 15 000 euros qui lui a permis d’emmener ses aides-ménagères à Paris, où débuteraune nouvelle aventure. « À la suite de contacts noués avec le personnel de l’hôtel où nous nous trouvions, notre personnel s’est rendu compte que l’on pouvaitexercer un même métier dans des conditions différentes », enchaîne Éric Bernard, administrateur. Et pourquoi ne suivraient-elles pas une formation ailleurspour comparer les techniques ? C’est ainsi que naîtra le projet d’une coopération bilatérale avec le Québec, en avril 20073.
Échanges belgo-québecois
Quatre aides ménagères (trois de Proxemia, une de Proxemia bis encadrées par quatre accompagnateurs) sont ainsi parties fin mai à Montréal, pour y partagerle quotidien des « préposés » de la société Plumeau, Chiffons et Cie. Un travail chez le particulier, qui leur a permis de rapporter desinformations qu’elles partagent depuis leur retour avec leurs collègues, à Chapelle. Et qui a fait naître le projet d’un journal d’entreprise (Poussière d’info).Huit ménagères ont suivi une formation aux techniques de communication pour pouvoir mener des interviews, dans le cadre d’un projet expérimental de formation nomméDAM (Aide Ménagère à Domicile)4. « Nous avons rencontré une ergothérapeute, qui a établi des règles pour bien se tenir dans notretravail. Elle a créé une formation qu’elle donne à des aides ménagères, lesquelles maintenant donnent des formations à leurs collègues »,explique Sabine.
Les aides ménagères belges se rendent compte également qu’en comparaison, le travail à Montréal est bien différent. Là-bas, par exemple, le lavagedes vitres n’est pas réalisé par les « préposées ». Ce projet est subsidié par le Forem pour 24 mois. Une évaluation est prévue enseptembre. Dans quelques semaines, une délégation québécoise sera reçue à Chapelle.
Dans la foulée, cette diversification amène Proxemia à vouloir développer d’autres activités non liées aux titres-services, afin de maintenir un volumed’emplois suffisant. Outre Proxemia et sa petite sœur, deux autres coopératives et une fondation sont en gestation. La première vise le service aux entreprises, à traversle programme Périclès. La seconde serait une sandwicherie (le projet a été baptisé « Proxemiam »), basée sur la distribution et l’accueil.Proxemia envisage d’aménager une terrasse accolée à ses locaux, à Chapelle. La fondation devrait voir le jour en octobre 2009. Ses missions seront la recherche &développement dans l’économie et la cohésion sociale ainsi que la redistribution des richesses, par le financement de projets d’intérêt public. Objectif : 124emplois en 2010.
1. Proxemia :
– adresse : rue Joseph Wauters, 30 à 7160 Chapelle-lez-Herlaimont
– contact : Christian De Vos, directeur
– tél. : 064336015
– courriel : proxemia@skynet.be
– site : www.proxemia.be
2. Proxemia Bis :
– adresse : av. Reine Astrid, 348 à 7180 Seneffe
– contact : Franco Delvecchio, directeur
– tél. : 064 33 31 60
– courriel : proxemiabi@proxemia.be
– site : www.proxemia.be
3. Déposé par le Forem International auprès de la Commission mixte « Wallonie-Bruxelles/Québec ».
4. Qui réunit, au départ de Chapelle, un large réseau d’opérateurs locaux et régionaux (OISP, EFT, Forem, Comité subrégional de l’emploi et de laFormation), dans une vision « nouvelle filière métier ».