«Quand on prend des photos on commence à voir d’autres choses, à donner plus d’importance à des détails. Quand je marche, ce que je vois se rapporte à mon histoire. Chaque photo signifie quelque chose à mes yeux, a son importance» Pathé, une personne sans abri, mais pas sans regard.
Il y a près de deux ans, des personnes sans abri ont pris plus de 2.000 photos à Bruxelles, histoire de montrer leur «Home Street Home». De ces témoignages multiformes, il y eut une exposition (Lire: «Les sans-abri du métro photographient leur monde souterrain»). Une journée d’étude également. Et puis surtout, des images de la rue enfin libérées du noir et blanc, des photos de la ville par la rue. Aujourd’hui, l’Asbl Diogènes entend publier un livre de photographies entièrement réalisées par des personnes sans abri.
Croisant à la fois objet d’art et document de réflexion, Home street home ne verra le jour que si une prévente de 96 livres (25 euros) est réalisée d’ici début octobre.
L’objet? Édité par ARP2 éditions, une maison d’édition belge dédiée à l’art photographique, le livre fera entre 80 et 100 pages sur un papier semi couché, mat, 150 grammes, au format 19 cm x 24 cm (format à la française) avec couverture cartonnée. Du beau. Trop beau?
Prendre en considération le regard des SDF sur leur vi(ll)e, ce n’est pas du luxe.
Aller plus loin
«Les sans-abri du métro photographient leur monde souterrain», Alter Échos n° 379 du 09.04.2014, par Julien Winkel.
«Métro-Liens: favoriser la cohabitation souterraine», Alter Échos n°405 du 18.06.2015, par Marinette Mormont.
«Les affables de la Fontaine», Focales n°18 sur l’association La Fontaine, à Liège, qui apporte une aide aux sans-abri axée sur l’hygiène et le soin. Texte de Cédric Vallet et reportage photos de Loïc Delvaulx.
Social décalé: «ÀBrisbane, les sans-abri lavent leur linge sale en combi!»