Quoi de neuf dans le quartier du Midi, depuis la lettre ouverte d’habitants au ministre-président de la Région bruxelloise et l’interpellation de ce dernier au Parlementbruxellois (voir Alter Échos n° 189) ?
Un comité et un nouveau site…
Dans la foulée de leur lettre ouverte du 20 mai dernier, les habitants du quartier du Midi touchés par le plan d’expropriation se sont constitués en comité dequartier. Et ont réalisé un site… internet1 à la fois sérieux et ironique. On y trouve un historique (du point de vue des habitants) du projet immobiliertouchant le quartier, des images comparant la situation actuelle aux projections colorées du bureau d’architecture (page « revitalisation urbaine »)… Ou encore, une offrede location du seul immeuble de bureau construit à ce jour (page « à louer »). Petit regret : le sommaire n’apparaît que tout en bas de la page d’ouverturedu site. Ces deux initiatives doivent contribuer tant à faciliter les contacts avec les acteurs institutionnels qu’à favoriser des partenariats avec d’autres mouvements etassociations.
Une rencontre avec la société Bruxelles-Midi
A défaut d’avoir reçu une réponse circonstanciée à la lettre ouverte adressée à Charles Picqué, une délégation delocataires, propriétaires, commerçants et riverains du quartier du Midi a pu rencontrer les responsables de la société régionale mixte Bruxelles-Midi,chargée depuis 1992 de mener à bien le projet immobilier sur la zone. La rencontre, qui a eu lieu le 13 juillet dernier, fut l’occasion, pour le comité de quartier, deremettre un cahier de doléances; et, pour Bruxelles-Midi, de faire des promesses et des annonces aux habitants.
Au rayon doléances, les habitants ont insisté sur la nécessité de la création d’un groupe de concertation, qui devrait faciliter la prise en compteeffective et la résolution de l’ensemble des problèmes posés par le projet immobilier.
Côté promesses, il y eut celle d’intervenir auprès d’Espace Midi, propriétaire de six maisons dans l’îlot D, afin que leurs habitants,sommés de les quitter pour le 31 août, puissent continuer à les habiter tant qu’aucun projet ne se réalise sur cet îlot. Les responsables de Bruxelles-Midi ontégalement concédé qu’il faudrait revoir à la hausse les indemnités accordées aux locataires délogés et modifier les conditionsfixées pour en bénéficier (en particulier le fait d’être domicilié dans le quartier avant 1997).
Une bonne nouvelle : des moyens sont enfin dégagés dans le plan régional du Logement pour réaliser des habitations sur les parcelles prévues à cet effetdans le plan particulier d’affectation du sol (PPAS) Fonsny I. Face à cette information, les habitants ont rappelé leur préférence : que l’argent de l’accordde coopération Beliris, destiné à financer les expropriations préalables, soit affecté à la rénovation du bâti encore en bon état.
Signalons que cette proposition est notamment soutenue par un collectif de chercheurs, sociologues et urbanistes de l’ULB et de la VUB, qui ont signé, le 6 juillet dernier, une« Carte blanche » dans Le Soir. Ils insistent pour que les autorités politiques, prenant conscience des dynamiques urbaines citoyennes et de la vie sociale qui existent dansle quartier du Midi, renoncent à l’option du (presque) « tout au bureau ».
Fêtes urbaines
Afin de maintenir la pression sur les autorités, le comité de quartier du Midi, en partenariat avec l’asbl CityMine(d), a invité, le 15 juillet, une fanfare alternative,la Fanfare Infernale, à faire la fête sur le parvis de Saint-Gilles.
Le festival PleinOpenAir, toujours en cours, aura aussi été l’occasion de manifestations culturelles dans le quartier. Le 24 août dernier, en partenariat avec le Bral(Brusselse Raad voor het Leefmilieu), le comité de quartier du Midi organisait une balade pédestre sur l’axe Nord-Midi. A la découverte de projets immobiliers vouéspresque exclusivement au bureau… qui laissent encore en friche, 15 à 30 ans après leur lancement, de vastes quartiers autrefois dédiés au logement.
Un tournoi de pétanque clôturait la marche, avant l’inauguration itinérante d’une exposition de photographies du quartier et de ses habitants. Prises parl’épicier du magasin « Shopwell », ces images reflètent l’histoire des gens du quartier dans le contexte de lent délabrement du bâti qu’ilssubissent depuis une quinzaine d’années. Elles sont exposées dans les vitrines des commerces encore existants, jusqu’au 4 septembre.