L’avenir urbanistique du sud-est de Namur – Erpent, Jambes, Andoy, Wierde, Naninne – a fait l’objet d’une étude via un Schéma de structure. Arnaud Gavroy,premier échevin et échevin de l’Aménagement durable de la capitale wallonne1, nous en explique la portée, avec un focus particulier sur Erpent.
En quoi consiste le Schéma de structure de la Ville ?
Arnaud Gavroy (AG) – Le Schéma de structure de la Ville est un épais document à orientation politique. Il détaille la manière dont nous envisageons dedévelopper, d’ici à vingt ans, en lien avec leur position sur l’ensemble du territoire namurois, les activités liées à de nombreux domaines :l’habitat, les routes, les infrastructures, les commerces, l’industrie, etc. Ceci constitue un véritable projet de ville, dans la mesure où tout projet dans l’un deces domaines sera désormais soumis à la grille d’analyse de ce Schéma de structure.
Quelle en est la finalité première ?
AG – Faire de Namur une ville exemplaire en termes de développement durable, à l’image de Breda aux Pays-Bas ou de Lille en France. Cela se traduit par plusieursobjectifs… Un : freiner, voire arrêter l’étalement urbain ou, si l’on préfère, l’urbanisation des campagnes. Celle-ci est catastrophique entermes d’écologie et de dépenses budgétaires publiques. Namur a notamment 1 150 kilomètres de voiries communales, que l’on ne parvient plus àentretenir ; chaque Namurois doit supporter, via l’impôt communal, l’entretien d’une longueur de voirie dix fois supérieure à celle d’un Bruxellois,par exemple. Sans parler des vastes territoires à couvrir pour des services tels que la poste, la police, la propreté publique ou les égouts. Deux : avoir un service publicvéritablement universel, qui puisse servir tous les citoyens sur un pied d’égalité. On pense ici entre autres au raccordement à l’eau et au gaz, qui sontparfois mis à mal dans des endroits reculés. Outre les objectifs écologiques et économiques, il y a donc aussi des objectifs sociaux.
Et vos objectifs sur le plan de la mobilité ?
AG – De plus en plus de ménages ont du mal à avoir deux voitures, voire une seule, et donc à se déplacer. Il faut donc, d’une part, préparer la villeà être plus compacte et, d’autre part, renforcer l’offre de transports en commun.
Plus spécifiquement, quels sont vos projets pour le plateau d’Erpent ?
AG – Le plateau d’Erpent a déjà fait l’objet d’une première étude, il y a trois ans, dans le cadre d’un Schéma directeurd’aménagement durable car c’était là qu’il y avait les problèmes les plus criants. Il fallait y arrêter l’étalement urbanistique enpoursuivant l’urbanisation là où la ville existe déjà. On a ainsi prévu de nouveaux quartiers en lien direct avec des lignes de bus à hautefréquence. A cet égard, c’est la première fois en Wallonie qu’on a ainsi planifié l’urbanisation en demandant à la SRWT si elle pouvait assurer leservice de bus.
Et qu’apporte le Schéma de structure en termes de nouveautés ?
AG – Le Schéma de structure reprend évidemment les éléments du Schéma directeur d’aménagement durable. Mais en plus, il étend lacapacité totale de création de logements sur Erpent, de l’ordre de 1 100 unités, dont la plupart seront construits dans les trois ou quatre ans. Un écoquartier,qui comprendra environ 130 logements, y est déjà en construction depuis deux mois ; les travaux seront terminés d’ici un an et demi ; sa commercialisation sepasse très bien. Un autre projet de 350 logements est en préparation ; il est pris en charge par la société JM Construction. Enfin, la ville de Namur metelle-même un plateau en urbanisation ; il comprendra quelque 700 logements sur 12 hectares.
Sur le plan de la mobilité et sur le plan social, des mesures particulières accompagneront-elles ces projets de construction de logements ?
AG – Beaucoup est prévu : petits commerces, cafés de quartier, aménagements de places et parcs publics, etc. Sur le plateau de Belle Vue, qui est le terrain de laville, on crée, avant même la construction de nouveaux logements, une nouvelle crèche – ce projet a déjà été attribué –, unenouvelle école et, entre les deux, une petite place publique. Ailleurs, on dédoublera la route menant au collège d’Erpent ; ce sera un axe prioritaire pour le busà haute fréquence en provenance de la gare de Namur, une ligne qui sera d’ailleurs consolidée d’ici quelques années. Un dernier projet à titred’exemple : en collaboration avec la Région wallonne, un terrain a été acheté pour y implanter un parking-relais afin de stopper le trafic de transit avantl’entrée dans la zone urbaine d’Erpent.
1. Cabinet d’Arnaud Gavroy :
– adresse : Hôtel de Ville à 5000 Namur
– tél. : 081 24 69 12
– courriel : arnaud.gavroy@ville.namur.be