Le 20 juin dernier, des agents temporaires des Hautes Ecoles de la Communauté française (départements appartenant à l’ancien type court) ont été avertispar courrier de ce qu’ils devront prester bénévolement durant la seconde session d’examens, entre le 1er et le 15 septembre 97, tout en étant pris en charge par l’assurancechômage; et ce, afin « d’assurer la continuité du service public ».
Le Ministre de l’enseignement supérieur W. Ancion1 leur signale en outre qu’il a demandé à la Ministre de l’Emploi et du Travail de les dispenser du pointage durant cettepériode-là. Ceux qui voudraient se montrer rétifs aux doléances du Ministre n’ont qu’à bien se tenir, la date de rapport d’évaluation du travail destemporaires a été reportée au 14 septembre 97 au lieu du 1er.2
Cette décision, le Ministre la motive par le fait qu’une modification du calcul des traitements des temporaires ne peut être apportée actuellement. Il faut savoir quejusqu’à l’année académique dernière, on se référait au statut du 22 mars 1969 stipulant que la rétribution pour une année académiquecomportait au plus dix mois (avec un traitement différé pendant deux mois). Les temporaires étaient donc désignés de septembre à fin juin etémargeaient ensuite au chômage, tout en étant souvent certains d’être repris l’année suivante. Et chaque fois, le problème de la seconde session se posait dansles établissements. Depuis cette année, ceux-ci sont attachés à l’école jusqu’au 15 septembre.
Pour Régis Dohogne, secrétaire général de la FIC (CSC), ce système qui amène les temporaires à percevoir 15 jours de moins et à travaillerbénévolement est scandaleux. Il fait remarquer en outre que tous ne sont pas entrés en fonction le 1er septembre et que ceux qui seraient entrés le 15, par exemple,seraient pénalisés pour la globalité de l’année. Il a contacté la CGSP (FGTB) et les deux syndicats devraient réagir prochainenement par voie de presse.
Au département social de la Haute Ecole Paul-Henri Spaak (Bruxelles), c’est la stupéfaction. Pour Benoît Stoffen , un des premiers temporaires à avoir reçul’étrange missive, il n’est pas question d’accepter. D’abord, parce que le bénévolat n’est pas sa tasse de thé sans parler du risque pour le temporaire obéissantd’être éjecté du chômage… Ensuite, cette pratique met en péril la légalité des examens car les professeurs qui interrogent doivent êtreattachés à l’école. Enfin, il ne pourra pas être présent car l’horaire qu’il a dans une autre école, va probablement être complété.
Quant aux professeurs définitifs, ils se sont déjà mobilisés : ils ont adressé un courrier à leur Directeur-Président, Jacques Lebegge, ainsiqu’à leur Ministre, faisant part de leur mécontentement et les avertissant tous deux qu’au cas où ces mesures seraient maintenues, ils n’interrogeraient pas les étudiantsen seconde session.
A Paul-Henri Spaak, on s’étonne aussi de ce que tous les départements d’une même Haute Ecole ne soient pas encore avertis. Volonté d’éviter une réaction enmasse ou grève de la poste ?
1 Cabinet : rue de la Loi 38 à 1040 Bruxelles, tél 02/218 12 11, fax 02/218 12 00.
2 Voir Article 308 du Statut du Personnel qui vient d’être rendu obligatoire par le Gouvernement de la Communauté Française.
Archives
« Quinze jours de prestations bénévoles pour les temporaires des Hautes Écoles »
Alter Échos
30-06-1997
Alter Échos
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