Le projet Quo Vadis1 a été initié en septembre 1999 par le ministère fédéral de l’Emploi et du Travail soutenu par le Fonds social européen (FSE).L’élaboration du projet repose sur le constat du paradoxe que, d’une part, on observe une pénurie de main-d’œuvre dans un certain nombre de postes et fonctions traditionnellementoccupés par des hommes2 et que, d’autre part, le chômage des femmes est plus important que celui des hommes. Dans le compte-rendu de trois rencontres publiques tenues débutfévrier 2001, on peut lire que « l’objectif principal de Quo Vadis est la formation et l’emploi des femmes dans des secteurs traditionnellement masculins. Une des conditions du projet est que60% des participantes soient engagées. L’objectif spécifique est d’harmoniser efficacement les souhaits des futures travailleuses et des employeurs, en tenant compte du public-cible,à savoir les femmes peu qualifiées ou à qualifier dans de nouvelles fonctions. »
La première phase du travail, explique Mme Wauters, chargée de projet, a consisté à réaliser une évaluation des projets de formation pour les femmes quiavait eu lieu auparavant dans des professions masculines. À la suite de cette évaluation, un manuel a été réalisé, sorte d’aide mémoire ou de recueilde conseils permettant d’intégrer aussi efficacement que possible les candidates potentielles dans la fonction visée. Ce manuel présente neuf critères ou conditionsessentielles pour parvenir avec succès à>un emploi boule- versant les rôles sociaux traditionnels.
Environ 130 femmes sont concernées par le projet, chômeuses de longue durée (Axe 3) ou en mutation professionnelle (Axe 4).
Mme Wauters explique que l’évaluation en cours actuellement porte sur le manuel réalisé et sur la pertinence des neuf critères retenus. Tout au long du processus deformation, qui doit mener la femme de la formation à l’emploi, les différents protagonistes (stagiaires, responsables de projet, médiateurs d’entreprises, entreprises, tuteurs,et instructeurs) ont fait l’objet d’enquêtes.
A l’administration, Mme Goffinet exprimait « à chaud » que l’on observe déjà des disparités entre la Flandre et la Wallonie au niveau de l’écho réservéau projet par les Fonds sectoriels. Pour rappel, les Fonds sectoriels sont des organismes financiers qui rassemblent les partenaires sociaux d’un même secteur d’activité pour former destravailleurs dans leur propre secteur. Il va de soi que des projets comme Quo Vadis n’ont de sens que s’il existe un partenariat avec les entreprises. Si, en Flandre, les Fonds sectoriels ontrépondu à l’appel, en Wallonie, l’accueil a été plus froid et il a fallu se tourner directement vers les entreprises. Pour ce faire, trois séances desensibilisation ont eu lieu, l’une à Liège, l’autre à Louvain-la-Neuve et une troisième à Libramont.
Si Mme Wauters partage ce constat de disparité entre les trois Régions, elle présente un tableau davantage multifactoriel. « Les raisons du plus faible développement duprojet en Wallonie, nous dit-elle, sont multiples. Outre l’accueil différent d’une région à l’autre au niveau des Fonds sectoriels, il faut dire que le chômage n’est pas lemême non plus. Au niveau du profil des entreprises, on constate également des différences. Si, en Flandre, il y a des grandes et des petites entreprises, en Wallonie, il y a degrandes entreprises et de très très petites. De plus, en Wallonie, il semble qu’il y ait des difficultés de collaboration entre le Forem et les centres de formation. » Enfin, MmeWauters ajoute que le profil des gens au chômage est différent d’une Région à l’autre. A Bruxelles, où il y a trois projets Quo Vadis, les groupes ont un autreprofil qu’en Flandre ou en Wallonie.
Toutes ces observations seront plus approfondies dans un rapport d’évaluation d’une centaine de pages qui sera réalisé prochainement. Ce manuel est annoncé concret etnourri d’exemples pratiques. En outre, une matinée d’étude est programmée le 22 juin de 9 à 13 heures au ministère de l’Emploi et du Travail, rencontre que lesorganisateurs veulent, elle aussi, très pratique.
1 Cellule Quo Vadis, Ministère de l’Emploi et du Travail – Administration de l’Emploi, rue Belliard 51-53 à 1040 Bruxelles, Contact : Mme M. Wauters, tél. : 02 233 4940.
2 Ce sont des postes ou fonctions de soudeurs, électro-mécaniciens, fraiseurs, informaticiens dans des secteurs tels que la construction, le transport, la métallurgie, letextile…
Archives
"Quo Vadis : l'emploi des femmes dans des professions masculines, évaluation en cours"
eric
23-04-2001
Alter Échos n° 96
eric
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