Réalisé par Maëlle Grand Bossi et Cyril Mossé de l’atelier Graphoui, « Radio Syria : Briser le silence », documentaire audio d’une cinquantaine de minutes, réunit 16 jeunes hommes et une jeune femme. Leurs points communs : avoir fui la Syrie et l’oppression du régime et atterri en Belgique.
C’est sous un soleil resplendissant et autour d’un barbecue que l’accueil se faisait ce mercredi 24 mai à la Maison des Cultures et de la Cohésion sociale de Molenbeek pour la grande première de « Radio Syria : Briser le silence » organisée par l’atelier Graphoui. Débuté il y a deux ans, ce projet a rassemblé des jeunes ayant fui la Syrie et l’oppression du régime de Bachar Al Assad. Réalisé grâce Fonds d’Aide à la Création Radio et du Fonds Gulliver de la RTBF, le documentaire audio d’une cinquantaine de minutes retrace les souvenirs les plus marquants de ces jeunes perdus dans un régime dictatorial et militaire où les arrestations arbitraires et les pressions sont légion. Conçu en deux épisodes, celui présenté mercredi parle de la vie avant et pendant la révolution syrienne lors du printemps arabe. Comme son nom l’indique, le projet a pour but de briser le silence. « On s’est rendu compte que dans les médias la couverture visuelle est absolue mais ils donnent peu la parole », explique Maëlle Grand Bossi de l’atelier Graphoui. Un processus qui n’a pas été toujours facile, « C’est dur de parler de la souffrance, il y a une autocensure, certains ont encore de la famille au pays », raconte Maëlle.
Loujain, une jeune Syrienne de 19 ans en Belgique depuis deux ans, a eu plus de chance que ses compagnons, elle a pu venir en Belgique grâce au rapatriement familial, son père ayant pris la route seul pour arriver chez nous. « J’ai fait ce projet pour parler de ce que fait le régime, en parler à un public européen. Pour partager des souvenirs », explique-t-elle. Même volonté pour Harmat, qui lui, a dû vivre le trajet en clandestin et rentrer illégalement en Europe malgré sa situation en Syrie, « Je veux lancer un message,… mais quand je pense au moment de quitter la Syrie ça rappelle de mauvais souvenirs. »
Le documentaire a été monté par Cyril, de l’atelier graphoui, les souvenirs ont été racontés en Arabe, ensuite traduits puis interprétés par des acteurs. « Ce sont des histoires vraies, mais traitées sous la fiction. On en a fait des dialogues, l’avantage c’est l’immersion. On invite l’auditeur à vivre ce souvenir », explique Cyril. Le documentaire, dont vous pouvez découvrir un extrait sur Soundclounds, devrait être programmé prochainement sur Radio Campus.