L’accessibilité à Internet pour tous, dans la perspective du développement économique par les nouvelles technologies de la communication (TIC), est unenécessité. Elle est également primordiale, si l’on souhaite éliminer les foyers d’inégalité entre les individus. Le Contrat d’avenir pourla Wallonie actualisé (CAWA) en a fait une de ses vingt priorités1.
Dans cette perspective, un projet a vu le jour au sein de l’asbl Les Cèdres, qui s’occupe de venir en aide aux handicapés sensoriels (sourds, mal-entendants, mal-voyants,non voyants). Développé depuis novembre 2002, il est l’œuvre d’Alain Thonet, un jeune non-voyant de 28 ans, originaire de Hyon, près de Mons. Licencié ensciences psychologiques, orientation sociale et du travail, Alain Thonet poursuit ses études en vue d’obtenir un diplôme d’enseignement approfondi2. Son projets’effectue dans le cadre du cours de science de l’éducation.
« Je travaille sur ordinateur grâce à un logiciel qui permet de convertir les informations à l’écran, vocalement, en braille, ou simultanément. Leprojet sur lequel je travaille, depuis novembre, à mi-temps, consiste à évaluer les sites bancaires, les magasins en ligne et les documents administratifs présents surInternet. Le but est de voir si ces documents sont accessibles ou non aux personnes non voyantes et malvoyantes, si ces personnes peuvent arriver à elles-mêmes passer des commandes.»
Le projet court jusqu’au mois d’octobre 2004. Pour cet étudiant chercheur, la tâche est ardue. Mais au bout du compte, l’outil qui en découlera pourra veniren aide à de nombreuses personnes. « Les sites à images sont particulièrement difficiles à décrypter, surtout s’ils ne disposent pas d’unéquivalent textuel. Cela dit, il existe, au niveau mondial, toute une série de règles que les concepteurs de sites se doivent de respecter, depuis trois ou quatre ans.C’est ce que l’on appelle le Web Accessibiliy Internet » 3.
D’après Alain Thonet, les sites accessibles commencent à se multiplier. On peut les identifier grâce au label Internet Blindsurf. « Pour l’instant,précise-t-il, l’accessibilité est active principalement au nord du pays. Certains sites tels que les sites du gouvernement fédéral ou du gouvernement flamand sontconstruits selon les critères demandés par le WAI. Mais des conventions apparaissent pour l’accessibilité des sites européens. »
Le 24 février dernier, Alain Thonet a reçu pour son projet une bourse d’étude de la part de l’AnaH (Association nationale d’aide aux personneshandicapées).
1. Agir pour que, en 2004, au moins un Wallon sur deux utilise Internet. Le progrès ne vaut que s’il est partagé par tous. Les TIC ne peuvent en aucun cas constituer un nouveaufacteur de dualisation sociale mais, au contraire, assurer à tous un accès à la connaissance. (In Contrat d’Avenir pour la Wallonie Actualisé, la Wallonie active etsolidaire sur la voie du développement durable, Poursuivre et amplifier. Gouvernement wallon : séance du 27 mars 2002, p. 15).
2. Asbl Les Cèdres ou Centre de recherche, d’aide et d’action de l’Université de Mons-Hainaut, en faveur des personnes à besoins spécifiques, av.Maistriau, 19 à 7000 Mons, tél. : 065 37 33 73. Alain Thonet : 065 37 33 57 ou par mail : alain.thonet@umh.ac.be
3. Web Accessibility Internet ou WAI, au sein du Consortium W3C.