La ministre de la Santé, de l’Enfance et de l’Aide à la jeunesse, Catherine Fonck (CDH)1 a présenté le 20 novembre dernier son plan de renforcement de lalutte contre la maltraitance des enfants. Hôte du jour : l’asbl uccloise « Notre abri »2 qui abrite à la fois une maison d’enfants et unepouponnière.
« Le placement est certes une mesure ultime. Que l’institution soit un lieu d’évolution pour aller vers quelque chose de mieux pour l’enfant est notre souhait.Mettre les choses en travail, c’est notre mission quotidienne », précise d’emblée Dominique Simon, directeur de la maison d’enfants. Tout comme le Saspe (Serviced’accueil spécialisé de la petite enfance), la pouponnière de la structure, la maison d’enfants accueille le même public : des enfants dont les parents ne peuventassumer, totalement ou en partie, leur rôle éducatif et affectif. « Nous rencontrons beaucoup de parents qui souffrent d’assuétude, de troubles psychiatriques maisaussi des ménages où la violence est fortement présente », précise Claire Meyer, directrice du Saspe. Les problèmes relationnels touchent plus de troisenfants sur quatre. Quant à la violence intrafamiliale, elle concerne plus d’un couple parental sur deux.
Ne pas culpabiliser les parents
La pouponnière (le Saspe) agréé par l’ONE peut recevoir des enfants confiés directement par les parents, le CPAS et pas seulement par le Service d’aideà la jeunesse (SAJ) ou le Tribunal de la jeunesse (TJ). Le projet pédagogique est cependant identique à celui de la maison d’enfants : accompagner l’enfant et les parentsdans la recherche de la solution la plus équilibrée possible entre les besoins de l’enfant et la place accordée à la famille.
« Notre abri » a opté pour des unités de vie autonomes de 8 enfants maximum. « Dès le départ, nous mettons en place un projet de travail avec lesautorités mandantes et avec les parents. La prise en charge est double : individuelle avec l’enfant et collective avec la famille. Nous autorisons les visites des parents intramuros et les encourageons à participer à la vie quotidienne : aux moments comme le bain, les repas ou encore les activités éducatives », commente Claire Meyer.« Le debriefing avec l’enfant est systématique, après chaque visite, car il est important de mettre des images sur ce qu’il ressent au contact du parent, lequelpeut parfois arriver dans des états nécessitant la présence continue d’un psychologue ou assistant social durant la visite. »
Par ailleurs, l’asbl a mis en place des guidances extra muros qui permettent de soutenir les familles. Ces visites hebdomadaires ont une visée thérapeutique mais peuventaussi fournir une aide concrète comme une médiation, un soutien psychologique ou, encore, un accompagnement dans des démarches vers d’autres services d’aide. Tandisque certains enfants réintégreront la structure familiale, d’autres seront orientés vers une famille d’accueil, une autre institution ou accueillis par un membre dela famille élargie.
De nouvelles mesures
« Il est naïf de penser que toute maltraitance peut être évitée. Mais l’objectif est d’assurer une veille qui permette de prévenir au maximum cesfaits qui abîment l’enfant », entame la ministre Fonck. Elle rappelle que dans trois cas sur quatre, l’auteur de la maltraitance fait partie de la famille et que 50 % desenfants concernés ont moins de 9 ans. Son cabinet a planché sur cinq mesures destinées à renforcer les (nombreuses et complexes) structures existantes. Tout d’abord,les dépistages préventifs assurés par les travailleurs médico-sociaux de l’ONE seront augmentés dans les zones précarisées. Ensuite, leséquipes de SOS Enfants (quatorze actuellement) verront augmenter leurs moyens pour diagnostiquer les situations à risque. Troisième mesure : créer, dès 2009, desservices ambulatoires pour encadrer les familles en vue d’éviter le placement. Si placement il y a, un nouvel arrêté prévoit un refinancement annuel de 500 000 eurospour les Saspe, parents pauvres jusqu’à présent. Enfin, la formation professionnelle permettra de coordonner les initiatives existantes. Coût total : plus de 3 millionsd’euros. L’évaluation est prévue dans les deux ans.
1. Cabinet de Catherine Fonck :
– adresse : bd du Régent, 37-40 à 1000 Bruxelles
– tél. : 02 788 83 11
– courriel : cabinet.fonck@cfwb.be
– site : www.catherine-fonck.be
2. Notre abri asbl :
– adresse : rue Colonel Chaltin, 85 à 1180 Bruxelles
– tél. : 02 374 55 24
– courriel : notreabri@hotmail.com
– site : www.notreabri.be