La Maison Eco, une antenne de quartier qui veut montrer l’exemple en matière de développement durable.
C’était en juin 2012. La Maison Eco[x]1[/x] était inaugurée en grande pompe au n° 33 de la rue du Fort, à Saint-Gilles. Les équipes de la Cellule Développement durable de la commune et d’Eco & Co – service du CAFA (projet du CPAS) – pouvaient enfin se préparer à emménager. Enfin… Car, au final, il aura fallu deux longues années de travaux et quelque 672 000 euros pour que la bâtisse bruxelloise revête des atours de bâtiment exemplaire.
« Le bâtiment répond aux normes très basse énergie (30 kWh/m2 par an) et doit permettre aux Saint-Gillois de s’inspirer des différentes techniques et possibilités de rénovation en milieu urbain », explique Nathalie Dombard, coordinatrice de la Maison Eco, premier guichet de développement durable à Bruxelles. « Nous nous positionnons comme un lieu de référence et d’information pour la population de la commune… et nous nous devons de montrer l’exemple ».
La Maison Eco dispense une aide et des conseils en matière d’écogestion et de développement durable dans de nombreux domaines tels que le logement, l’isolation, l’alimentation, la mobilité ou encore la biodiversité. « De nombreux ateliers sont organisés toutes les semaines et drainent un large public, en constante augmentation depuis plus d’un an », se réjouit la responsable. Le public ? « Très varié. Des propriétaires aisés et des bobos, des locataires aux revenus modestes mais aussi, et surtout, des personnes émargeant au CPAS. »
Travailler sur le comportement
La Maison Eco s’inscrit, certes, dans l’air du temps et répond aux préoccupations de la moyenne de la population, mais elle entend aussi répondre aux besoins d’une population fragilisée. C’est la raison pour laquelle Eco & Co – service du CAFA vers lequel sont renvoyées les personnes précarisées ou endettées pour des raisons énergétiques – a été d’emblée associé au projet.
« Le CPAS propose traditionnellement un étalement de la dette et un soutien financier, mais cette approche classique ne répond qu’imparfaitement à la problématique énergétique », précise Nathalie Dombard. Eco & Co va plus loin et encadre les personnes dont le budget est plombé par d’importantes factures de gaz et d’électricité. Le service mise, d’une part, sur le changement de comportement des ménages et, d’autre part, sur l’amélioration de la qualité énergétique de l’habitat. « Les personnes qui nous sont envoyées par le CPAS doivent participer à des séances d’information et à trois ateliers pratiques au cours desquels leur sont exposés des trucs et astuces qui les aideront à diminuer leur consommation d’énergie et à mieux maîtriser leurs factures », poursuit la coordinatrice.
Audits énergétiques
Ces personnes ont également la possibilité de prendre un rendez-vous individuel pour un audit énergétique. Ce diagnostic personnalisé est assuré par une conseillère énergie qui se rend à domicile et définit les points à améliorer. Les Eco Ouvriers prennent ensuite le relais. En 2012, ceux-ci ont réalisé 101 interventions et effectué de petites réparations diverses portant sur des fuites de robinet, le placement de joints de calfeutrage et de bas de porte isolants, le colmatage des interstices autour des châssis ou l’installation de panneaux réfléchissants derrière les radiateurs. La consommation énergétique a pu ainsi être réduite jusqu’à 30 % dans certains cas ! « Nos services essaient d’aider une population précarisée à se sortir d’une situation énergétique difficile et surtout de ne pas la reproduire », conclut Nathalie Dombard.
En savoir plus
Alter Échos du 16.09.2013 : L’Espoir durable se transmet