Dans notre dernier numéro, un article consacré aux projets bruxellois de contrats de noyaux commerciaux relatait – sans que nous ayons pu trouver un écho contraire sur leterrain – certaines appréhensions quant à la mise en oeuvre de ces dispositifs par les associations de commerçants.
Aujourd’hui, Christine Goyens, du BRAL1, réagit : pour elle, impliquée dans la préparation d’un projet à Saint-Josse, il n’y a pas d’amalgame à faire entreassociations de commerçants et droite dure ou extrême droite.
Pour ce qui est de l’appel à projets de contrats de noyaux commerciaux en général, “la manière de s’y prendre est intéressante. Ce n’est pas quelque chose quipart du haut, comme les contrats de quartier. Ici, l’initiative est aux associations de commerçants; ce n’est que si elles ont un projet ensemble qu’un contrat sera possible. C’estimportant.
“Pour prendre l’exemple de ce qui se passe à Saint-Josse, Porte de Louvain, on se dirige vers une dynamique assez large. On voit trois associations de commerçants qui planchentensemble alors qu’avant, leurs relations étaient plutôt difficiles. On passe d’une dynamique strictement commerciale à court terme à une dynamique, pasdésintéressée, mais qui mise plus sur l’aspect urbain, à long terme. Par exemple : la mixité culturelle du quartier est très grande, avec beaucoup decommerces turcs ou marocains. On se demande aujourd’hui pourquoi ne faire des nocturnes qu’à l’occasion des fêtes chrétiennes. On cherche à faire en sorte que s’impliquentplus les commerçants issus des cultures minoritaires. On contacte des associations de jeunes, et bientôt des écoles, des bibliothèques, pour monter ensemble desactivités culturelles ou sportives. L’imagination et la mobilisation sont stimulées. Il s’est dégagé une volonté de convivialité, et desécurité de l’espace public. Même si la candidature ici n’est pas retenue, on restera autour de la table.“
Et quant aux réticences, qu’elle comprend : “Mettre en avant de telles critiques, c’est dommage alors que la dynamique qu’on voit pour le moment est aussi enthousiasmante. Evidemment, ilfaut bien garder à l’esprit que nous avons affaire à des projets en préparation : trois réunions ont permis d’aller plus loin, mais tout pourrait encore être remisen question. De plus, au moment où les partenaires devront se distribuer les responsabilités, signer les contrats, définir précisément les tâches despersonnes engagées, il faudra être vigilant. Maintenant, si le secteur de l’insertion se pose des questions, c’est sans doute qu’il est jusqu’ici resté à l’écart dela dynamique.“
Dernière précision : comment le BRAL – qu’on a plus l’habitude de voir intervenir sur des questions d’aménagement urbain – s’est-il impliqué dans ce projet ? “Il y aplus d’un an, nous avions travaillé avec une de ces associations de commerçants pour une opération de rénovation urbaine. C’est eux qui nous ont recontactés, ennous demandant d’assumer un rôle de coordination et d’appui technique de leur projet. Mais nous ne sommes plus nécessaires maintenant, nous voulons rester un outil.“
1 Brusselse Raad voor het Leefmilieu, av. Vandendriessche 11 à 1150 Bruxelles, tél 02/771 65 29.
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« Saint-Josse : « Les contrats de noyaux commerciaux dynamisent l’imagination » »
Alter Échos
20-10-1997
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