Sur commande de la Commission européenne, deux chercheuses de l’Université de Liège vont lancer dans le quartier de Saint-Léonard une étude sur « laconservation active d’un quartier périphérique ». Catherine Zwestkoff (politologue) et Christine Ruelle (architecte) ont présenté dernièrement le projetau comité de quartier : sur la base d’une grille d’entretien (logement, déplacements, nuisances, citoyenneté…), une réunion, programmée pour lafin du mois de mai, tentera de cerner les requêtes, les reproches et l’attachement des habitants au quartier. La recherche, lancée parallèlement par la Commission dans huitpays européens, est qualitative, puisque la réunion comptera une dizaine de personnes sur les quelque 12.000 habitants de Saint-Léonard.
Scepticisme
La réaction du comité de quartier est mitigée. Yvette Brike, membre du comité, est sceptique : « Mettons les choses au point, dit-elle : nous sommes de toutesfaçons laissés pour compte par rapport au centre-ville. Il y a ce qu’on veut, ce qu’on demande depuis longtemps (par exemple le nettoyage)… et ce qu’onn’obtient pas. Les retombées de cette recherche sont hypothétiques et à très long terme, peut-être pour la génération suivante ». Exemplede revendication : « Beaucoup de sites du quartier appartiennent à la SNCB et la Ville aurait pour devoir de lui rappeler de nettoyer ce qui lui appartient ». Un quartiermalgré tout attractif, juge-t-elle : « C’est près du centre-ville, mais avec un air de campagne. J’ai un grand jardin : c’est tout de même exceptionnel enmilieu urbain ».
Pas de promesse
Les deux chercheuses ont informé le responsable de la ZIP/QI (zone d’initiative privilégiée) de la Ville, mais, précisent-elles, « il n’y a aucunepromesse. Notre but est de dégager des conclusions qui seront transmises à la Commission européenne et des outils qui pourraient être utilisés par lesdécideurs politiques ». Pourquoi le choix s’est-il porté sur Saint-Léonard ? « Car le quartier est doté d’un patrimoine historique,répondent-elles, il est très hétérogène, il vit des difficultés économiques, mais c’est un quartier qui bouge, avec un comité de quartiertrès actif et de nombreuses associations ». Des réunions similaires seront organisées avec le comité voisin du Jolivet, le CPAS, la maison des jeunes et un groupe defemmes. D’autres recherches ont déjà porté sur le développement territorial à Bomel (près de Namur) « enclavé entre la colline et la gare,les gens s’en vont » et le conflit NIMBY à Feluy sur l’implantation des usines dites « à risque ». Les retombées des études ? Les chercheusesrépondent que « les conclusions ont été transmises à la Région ».
1. Comité de quartier de Saint-Léonard. Président Jean-Marie Delhaye, rue du Pommier, 25 à 4000 Liège, tél. privé : 04 227 41 63.