« Salvini, sei uno stronzo » (« Salvini, t’es un connard »). Symbole par excellence du durcissement de la politique italienne en matière d’immigration, Matteo Salvini (La Ligue, extrême droite), ministre italien de l’Intérieur, a réussi à faire passer son projet de « loi anti-migrants ». Le 28 novembre dernier, les députés italiens adoptent ce texte qui réorganise le système d’accueil des demandeurs d’asile (il remplace notamment les permis de séjour humanitaires, d’une durée de deux ans, par d’autres de durées plus courtes) et prévoit une procédure d’urgence afin de pouvoir expulser tout demandeur se montrant « dangereux ». Ce porteur de pancarte est l’une des 2.500 personnes qui se sont rassemblées le 12 janvier 2019 près de la gare du Nord à Bruxelles pour réclamer une « vraie justice migratoire » (chiffres des organisateurs). En ligne de mire des manifestants, la politique migratoire du gouvernement « Michel-Jambon-Francken » : le manque de réponses dans le dossier du décès de Mawda, fille de migrants victime d’une balle tirée par la police (entre-temps ses parents ont reçu un visa humanitaire « délivré suite à la situation exceptionnelle » à laquelle ils ont dû faire face), les rafles régulières contre les migrants, la mise sur pied d’« unités familiales » dans lesquelles des enfants sont enfermés avec leurs parents ou encore la criminalisation des citoyens hébergeant des migrants.
Une photo de Dominique Botte du Collectif Krasnyi.