"SAW agence-conseil développe une cellule "agro-alimentaire""

Depuis quelques mois, l’agence-conseil de Solidarité des alternatives wallonnes1, a développé une cellule « agro-alimentaire » pour les projets novateurs basés surla solidarité, la coopération ou le rapprochement vers les consommateurs. Nous avons rencontré son responsable, Bernard Convié, agronome et par ailleurs fondateur de laferme du Haillon2.
AE – Pourquoi avoir développé cette cellule ?
Bernard Convié – Cela correspondait à un besoin et une envie de nous implanter dans un milieu jusqu’à présent peu exploré par l’agence-conseil. Deplus en plus de projets qui désirent allier agriculture, économie sociale, développement durable se mettent sur pied, or il existe un manque flagrant d’encadrementstechniques et surtout administratifs pour l’agriculture dite paysanne, il était temps de développer une expertise dans ce domaine.
AE – Quels sont les projets accompagnés ?
BC – Nous avons un projet d’entreprise de formation par le travail en maraîchage à Froidchapelle, qui n’en est qu’aux prémices mais qui devrait rapidementse mettre sur pied. Nous suivons également une coopérative d’agriculture biologique, « Agribio », spécialisée dans la transformation de céréales. Ilsdésirent développer des produits bio « indigènes » (farine pour boulangerie et alimentation pour le bétail) afin de ne plus dépendre des exportations. L’accentest mis dans ce projet plus sur l’aspect développement durable et solidaire que sur le social. Nous accompagnons également un agriculteur de la région de Couvin quipratique l’agriculture bio et vend ses produits sur les marchés locaux. Son objectif est de pérenniser son emploi dans le cadre de l’exploitation d’une petite ferme.Nous en sommeslà au stade de l’étude de faisabilité. En juin dernier, nous avons également été choisi dans le cadre de l’appel à projets »Agriculture et pauvreté » de la Fondation Roi Baudouin. Là le projet consiste à procurer un appui à la reconversion d’agriculteurs en difficulté mais surtoutà renforcer l’autonomie des exploitations agricoles en créant des outils de diagnostic, en quelque sorte des indicateurs de gestion, il s’agit d’un projet pilote enWallonie.
AE – On parle également d’un projet de société foncière…
BC – C’est exact. Nous aimerions travailler sur le problème de l’accès à la terre, le foncier devient de plus en plus inaccessible pour les agriculteurs. Pourrésoudre cela, nous sommes en train de réfléchir à la création d’une société foncière sous forme de coopérative ou de fondationqui achèterait des terres qu’elle mettrait ensuite à disposition d’agriculteurs moyennant un loyer abordable. L’étude de faisabilité est en cours, elleest réalisée dans le cadre d’un mémoire d’un étudiant en sciences commerciales. Notre but est clairement de favoriser le développement del’agriculture de proximité mais nous devrons d’abord certainement résoudre les problèmes juridiques liés à la mise à disposition de terres auxagriculteurs.
AE – D’autres projets dans les tiroirs ?
BC – L’élaboration d’un répertoire des adresses et des compétences des acteurs des secteurs rural et agricole, plusieurs projets remis dans le cadre duprogramme européen Interreg 3. Nous aimerions ainsi rapprocher les initiatives d’insertion par le maraîchage et créer un réseau un peu à l’image duréseau français « Cocagne », ce qui permettrait de créer des leviers en Belgique. Nous réfléchissons également à mettre sur pied une formationd’éco-cantonniers avec mise à l’emploi et pourquoi ne pas aller plus loin en créant une intercommunale des services de l’environnement ?…
1 SAW-Agence Conseil, rue Monceau-Fontaine 42, bte 6 à 6031 Monceau-sur-Sambre,tél. : 071 53 28 30, fax : 071 53 28 31, e-mail : saw@skynet.be, site de l’économie sociale :http://www.econosoc.org
2 Il a également travaillé un an au Front uni des jeunes agriculteurs, le FUJA.