En avril 2011, le Groupe d’animation de la Basse Sambre (GABS) organisait un colloque sur le thème des marchands de sommeil. Les deux cents participants au colloque constataitdifférents problèmes, tant d’augmentation du prix locatif que de gestion de bail. Un an après, certaines idées ont vu le jour à Sambreville, impliquant leGABS, la commune et le CPAS. Découverte de deux initiatives.
Si les trois acteurs-clés sambrevillois agissent selon leurs propres compétences, la priorité reste identique : imposer les normes de salubrité de laRégion wallonne pour chaque location. La première étape concerne l’analyse des différentes facettes du logement. Une étape prise en charge par laconseillère logement à la commune, Isabelle Hondekyn. « Nous commençons par la visite de l’espace avec son propriétaire. Le pompier analyse les normes desécurité ; l’agent de quartier, celles urbanistiques et moi-même, la salubrité du lieu », explique-t-elle. La visite permet aussi de constater les situations desurpeuplement et de logement fictif (adresse administrative inhabitée).
De là, la conseillère logement rédige un dossier qui, soit se clôture lorsque tout est en ordre, soit reste ouvert et demande un accompagnement. Elle précise :« Nous suivons 994 logements que nous visitons tous les six mois pour vérifier le changement. Même le détecteur de fumée sera contrôlé. » Enfonction de l’enquête, la commune supervise l’aménagement. Le Gabs, lui, favorise plutôt l’offre de l’espace habitable. Il achète des logements, lesrénove et les loue aux plus démunis. Claudio Pescarollo, directeur du GABS, explique : « En tant qu’acheteur potentiel, on propose un logement économique. »Reste que l’offre bon marché est limitée. Et dans le contexte où le manque de logement public est criant, le GABS se cible surtout sur la recherche de bien locatif.
Dans cette problématique de relogement, le CPAS s’occupe plutôt du volet social, souvent en dernier recours. « Certaines familles ne peuvent plus vivre dans un logementjugé inhabitable par la commune et ne bénéficient pas encore de logement public. Elles pourront alors habiter dans un logement d’urgence six mois, le temps de rebondir», commente Marc Lenoir de la direction sociale. De peur d’attirer la foule, l’habitat d’urgence est souvent gardé sous silence. Pour le GABS comme pour le CPAS, cetteoffre indispensable aide surtout les sans-abris passagers.
Réinstaurer la confiance entre propriétaire et locataire
En dehors des problèmes de logement à proprement parler, la bonne relation entre le propriétaire et le locataire constitue la deuxième priorité. Le constat estinterpellant : le manque de communication complique souvent la mise en état du bâtiment. « Un locataire qui se plaint de l’isolation, par exemple, ne prévient pas lepropriétaire qui, lui, suppose que son logement est en ordre », expose Isabelle Hondekyn. À cet égard, elle organise des permanences communales afin de réinstaurerle dialogue. Même optique pour le GABS et le CPAS, qui servent d’intermédiaire entre les deux pôles. Du côté du locataire, le Groupe d’animation rappelleles devoirs de bail : « Dans un groupe de parole, on réalise de la pédagogie de l’habitat, une façon d’apprendre le minimum d’un logement bien tenu.» Pour le propriétaire, l’Action sociale suggère le respect de l’occupant : « On remplace l’attitude abusive de « tu es chez moi » par l’exposition dela liberté du locataire. » Dans le pire des cas, tant de la part du propriétaire que du locataire, un soutien juridique est proposé par la commune et par le GABS. «Une permanence « justice » guide parfois la victime vers le juge de paix », explique le directeur du GABS
En fin de compte, la situation du logement sambrevillois s’est améliorée. Toutefois, pour ces trois acteurs, il reste un « mais » dans cette évolution. Pourla commune, l’importance du parc immobilier complique le suivi au cas par cas. Pour le GABS, face à la situation toujours « irresponsable », le combat continue. Pour le CPAS,le logement, en tant que problématique générale, devrait s’examiner davantage selon un plan d’ensemble, notamment en relation avec la médiation de dettes oul’accompagnement familial.
Photo : Problème de la kotisation, beaucoup d’habitants pour peu d’espace. Rue de la Station à Tamines © Sophie Lapy/Agence Alter