Avec pour toile de fond, l’Année européenne de l’égalité des chances pour tous, dix séminaires ont été organisés, defévrier à octobre 2007, par le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme (CECLR), l’Institut pour l’égalité desfemmes et des hommes (IEFH) et le SPF Emploi, Travail et Concertation sociale. L’objectif : sensibiliser différents publics à la discrimination sur les lieux de travail et auxinstruments de lutte contre ces phénomènes. Un rapport1 vient de paraître qui reprend les différentes approches développées dans le cadre de ceprogramme cofinancé par la DG Emploi, Affaires sociales et Égalité des chances de la Commission européenne.
Ce programme de sensibilisation à la discrimination et aux législations de lutte contre les discriminations était spécifiquement ciblé sur le monde du travail eta été organisé à Bruxelles, Gand, Namur et Liège, touchant ainsi les trois régions du pays. Comme l’a souligné Pierre-Paul Maeter,président du comité de direction du SPF Emploi et un des initiateurs de ce programme, « le but de cette initiative était de mettre en lumière le rôle que lesacteurs sociaux, économiques et judiciaires sont amenés à jouer dans la lutte contre les discriminations liées à des questions de santé, de genre,d’âge, de handicap, etc. Il est de plus en plus clair que les processus de discrimination sont néfastes pour le monde économique et, en particulier, dans le monde dutravail. Il importe donc de se pencher sur les pratiques discriminatoires à l’œuvre dans le contexte du travail, sur les stéréotypes qui sous-tendent cescomportements, ainsi qu’à l’égard des réglementations des procédures existantes qui permettent de lutter contre ces phénomènes. »
Il faut dire que l’initiative de ce programme de sensibilisation tombait à point nommé, étant donné la réforme des lois anti-discrimination intervenue enmai 2007. Un certain nombre d’exposés ont donc porté sur l’économie des nouvelles lois fédérales, les nouveaux critères de discrimination, ainsique sur les perspectives et politiques publiques développées en la matière. Lors de chaque séminaire, la question des stéréotypes et despréjugés à l’œuvre dans bon nombre de nos comportements a été analysée, en compagnie d’experts en psychologie sociale issus de l’UCL,de l’ULB et de la KUL. Ces exposés ont mis à jour le caractère nécessaire d’une certaine catégorisation sociale, à laquelle lesstéréotypes participent, mais également la manière d’agir parfois très insidieuse de ces mécanismes, lorsqu’ils débouchent sur despréjugés conditionnant un certain nombre de comportements discriminatoires.
Quatre publics cibles
Outre des exposés généraux visant à contextualiser les processus de discrimination et à expliciter l’arsenal juridique mis en œuvre pour luttercontre ces phénomènes, les séminaires ont ciblé quatre publics présents sur les lieux de travail et susceptibles d’agir pour lutter contre cesdiscriminations.
Les conseillers en prévention ont constitué le premier groupe cible avec un exposé spécifique sur la loi sur le bien-être du 4 août 1996, elle aussimodifiée en 2007 et s’appliquant désormais au harcèlement au travail basé sur des motifs discriminatoires. Des ateliers ont permis de mettre en lumière lesréalités des conseillers en prévention pour ce qui est des discriminations liées à des motifs raciaux, non raciaux et de genre, avec des analyses de cas et deséchanges de points de vue, retracés dans le rapport.
Second groupe cible : les employeurs. Avec comme axe de travail, les stratégies à mettre en œuvre en interne afin de permettre de gérer la diversité en entrepriseet la lutte contre les discriminations. Le rapport reprend à cet égard l’exposé de Brigitte Hudlot, de Business & Society Belgium, relatif à un outild’audit intitulé « Diagnostic Diversité » qui a pour objectif de motiver les entreprises à s’engager dans des processus managériaux susceptibles de faireévoluer la prise en compte et l’éradication des discriminations. Les ateliers ont pour leur part permis aux managers de présenter leurs pratiques de terrain etd’échanger leurs points de vue, lesquels sont détaillés dans le document.
Les syndicats, en tant que troisième groupe cible, ont également été visés par cette démarche de sensibilisation, avec une analyse spécifique desprocessus de concertation sociale permettant de lutter contre les discriminations. Ici encore, des ateliers ont été organisés avec des études de cas, des analyses et desdiscussions sur la place des syndicats dans le traitement des situations discriminatoires sur le lieu de travail, relatées dans le document final.
Enfin, le dernier groupe à avoir pu bénéficier de ce programme de sensibilisation était constitué d’acteurs sociojuridiques travaillant pour des organismestels que les services sociaux ou juridiques, les mutualités, les CPAS, etc. et d’avocats et de magistrats œuvrant pour leur part dans la sphère judiciaire. Lesdifférents exposés assez techniques ont porté sur des notions juridiques à l’œuvre dans les législations anti-discrimination, que ce soit en Belgique oudans d’autres pays de l’Union, étant donné le caractère européen de la matière en raison des directives sur le sujet. Des études de cas ontégalement été présentées, ainsi que des conseils pratiques en matière de traitement de plaintes.
L’ensemble de ces approches a été synthétisé dans un rapport destiné aux participants aux séminaires, mais s’adressant égalementà toute personne intéressée par la mise en œuvre des législations et dispositifs anti-discrimination dans la sphère du travail.
1. Programme de sensibilisation à la discrimination et aux législations de lutte contre les discriminations – Rapport de synthèse, décembre 2007, disponibleauprès du CECLR :
– adresse : rue Royale, 138 à 1000 Bruxelles
– tél. : 02 212 30 00
– courriel : post@cntr.be
– site : www.diversite.be