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Regard critique · Justice sociale

Service citoyen : un projet pilote en 2011. Avant un projet de société ?

La plate-forme pour le service citoyen lance un projet pilote et une campagne de sensibilisation

21-11-2010 Alter Échos n° 305

Début 2010, un projet de loi allait être examiné afin d’offrir un cadre légal au service citoyen, mais l’initiative s’est enlisée dans la crise politique. LaPlate-forme pour le service citoyen1 ne se laisse pas abattre et lance une campagne de sensibilisation ainsi qu’un projet pilote qui concernera une centaine de jeunes.

« Le volontaire, en venant chez nous, il gagne en expérience, en connaissance, on lui laisse la possibilité d’évoluer, s’il est curieux, si le projetl’intéresse. D’un autre côté, nous y gagnons car nos nombreux projets ont besoin d’être étoffés. » L’enthousiasme de Nathalie Gilly, chargéede projets à l’Apere2 – une association de promotion des énergies renouvelables – concerne le service citoyen. L’Apere va participer en 2011 à un projetpilote de service citoyen qui concernera une centaine de jeunes dans dix-huit organisations.

Cela fait plusieurs années que la Plate-forme pour le service citoyen milite pour un cadre légal. A ses yeux, le service citoyen, qui propose aux jeunes de 18 à 25 ans departiciper à une mission utile à la collectivité, est un véritable projet de société.

François Ronveaux, directeur de la Plate-forme, revient sur cette bataille de longue haleine qui a marqué un coup d’arrêt avec la crise politique : « Début2010, la plate-forme avait été auditionnée au Sénat. Une proposition de loi devait être examinée. Elle semblait recueillir les faveurs des partisfrancophones. Ces travaux pourraient repartir, mais il faut attendre que la situation politique se débloque. »

Les partisans du service citoyen ne pouvaient pas se contenter d’un tel sur-place. En conséquence, ils ont décidé de mettre les bouchées doubles dansl’expérimentation et dans la sensibilisation. François Ronveaux égrène la liste des initiatives: « Nous sommes convaincus qu’il faut donner une imageconcrète du service citoyen, d’où le projet pilote qui va commencer en 2011. Nous lançons aussi une grande campagne de sensibilisation, à partir du 7 décembre, encompagnie de Martin Hirsch, président de l’Agence française du service civique. Cette campagne se déclinera de différentes manières, à commencer par un appelà signatures pour un service citoyen en Belgique. Il y aura aussi des séminaires, une conférence à l’automne 2011, une présence dans les festivalsd’été et une étude sur la place du service citoyen. Tout ceci doit aboutir à la rédaction de nouvelles recommandations. »

« Comment attirer les jeunes précarisés ? »

En attendant la réouverture de l’arène politique fédérale, les questions qui bousculaient jadis les membres de la Plate-forme – « Comment attirer lesjeunes précarisés ? », « Le service doit-il être volontaire ou obligatoire ? » – ont-elles trouvé une réponse ?

Concernant la participation volontaire au service, François Ronveaux affirme que la Plate-forme a tranché en ce sens… pour l’instant, car l’idée à plus ou moins longterme est de « reposer la question, quand l’opinion sera prête. » En attendant, c’est surtout sur l’égalité d’accès que les membres de la plate-formeplanchent. A l’heure actuelle, pour la favoriser, on envisage de compléter l’indemnité offerte aux participants en fonction de chaque situation individuelle. Mais, selon le directeur dela Plate-forme, « cette idée n’a pas encore été traduite en recommandation. » Au contraire, si l’on regarde bien le site du service citoyen, tous les jeunesseront traités à la même enseigne et recevront une indemnité de 300 euros.

Pour François Ronveaux, l’égalité d’accès dépend avant tout du recrutement. Pour y parvenir, la plate-forme développe des partenariats avec desassociations type Solidarcité qui ont une expertise en la matière (voir le cahier Labiso n° 107). Enfin, si la plate-forme manifeste son intention d’accueillirdifférents publics, son président insiste surtout sur la nécessité de bien l’encadrer : « On va accueillir tous les publics en modulant notre offre, avecdes formules individuelles ou collectives. Mais pour ça, il faut des moyens, pour avoir des ressources pédagogiques, de la formation adaptée, de l’encadrement. Il faut pouvoirbien accueillir ce public afin de réussir le service citoyen. C’est pour ça qu’on veut plus qu’un projet pilote et que nous parlons de projet de société. »

1 Plate-forme pour le service citoyen, rue du Marteau, 19 à 1000 Bruxelles – tél. : 02 256 32 44 – site : www.service-citoyen.be – courriel : pfsc-pvbd@gmail.com

2 Apere asbl :
– adresse : rue royale, 35 à 1000 Bruxelles
– tél. : 02 218 78 99
– site : www.apere.org
– courriel : info@apere.org

Cédric Vallet

Cédric Vallet

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