Tandis que les Régions continuent à se pencher sur la manière d’organiser les services de proximité et de réguler le titre-service, la Fondation de Dublin1 publie un rapport de recherche sur l’emploi dans le secteur des services à domicile en Europe.
Le travail a consisté en un état des lieux comparatif des législations dans huit pays européens (Autriche, Allemagne, Finlande, France, Italie, Pays-Bas, Portugal,Royaume-Uni), ainsi qu’en l’identification et la description de bonnes pratiques. On y trouve quelques constats classiques mais aussi des remarques plus originales, notamment sur les atouts de l’économie sociale, alors qu’une hypothèse implicite du rapport est clairement que les entreprises commerciales et les indépendants vont dans les prochaines années se déployer rapidement sur la demande en services des ménages.
On ne fait pas du tout ici référence aux services de proximité, mais à tous les services prestés à domicile pour les ménages. Les secteurs étudiés en priorité ont été l’aide aux personnes âgées, les soins aux enfants, l’entretien du logement, les travaux ménagers et la préparation de repas. Ces services ont en commun, une fois qu’ils font l’objet d’une demande explicite sur le marché formel, d’avoir été des activités entièrement prises en charge par le ménage – par les femmes en toute grande partie – et dans une moindre mesure par le travail au noir.
L’économie sociale
Partout le troisième secteur tente d’investir dans les services à domicile. Un de ses avantages sur le privé commercial et sur le public, c’est la mobilisation du bénévolat en plus du recours courant à des outils de gestion du secteur privé. Les initiatives qui hybrident ressources bénévoles, publiques etprivées atteignent généralement de “bons résultats” en termes de création d’emplois.
Dans des secteurs où les perspectives de carrière sont généralement assez médiocres, le troisième secteur est celui qui favorise le plus la progression professionnelle et la qualification, notamment par la reconnaissance des compétences acquises dans l’emploi.
Création d’emploi
Partout l’emploi dans les services aux ménages est en croissance, mais à des rythmes très variables selon le pays et le type de service. Une raison courante est le fait que certains pays les ont déjà développés depuis plusieurs décennies. L’efficacité de la lutte contre le travail au noir peut aussi jouer. Les mécanismes spécifiques de soutien au secteur – généralement trop récents pour en appréhender l’impact – comprennent notamment, outre les subventions directes à l’offre, la promotion de la désinstitutionnalisation du secteur de l’aide sociale, les crédits d’impôt et autre mécanismes de soutien de la demande, l’aide à la création d’entreprises de services à domicile, l’aide à la création d’entreprises par les femmes, les crédits d’impôt pour les employeurs qui offrent des services de garde d’enfants.
Qualité d’emploi
Les emplois sont peu rémunérés, notamment parce que – c’est autant une cause qu’une conséquence – pour des raisons économiques et culturelles, la main-d’œuvre est presqu’exclusivement féminine et surtout occupée à temps partiel non choisi. Ils attirent, plus que le reste de l’économie, les femmes qui ne sont pas dans une nécessité économique de travailler, et celles qui ont le plus difficile à entrer sur le marché de l’emploi (notamment les immigrées).
La protection sociale des indépendantes est proportionnellement faible : des expériences d’agences de prestation de services à mi-chemin entre le travail indépendant et le salariat, offrent des réponses intéressantes à cet égard.
1 Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail, Teresa Renehan,tél. : +353 1 204 31 26, fax : +353 1 282 64 56,e-mail : ter@eurofound.ie ;site web : http://www.eurofound.ie