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Regard critique · Justice sociale

Social

Situation de handicap ou handicap de situation ?

Comme toutes les deux semaines, Alter Échos est arrivé dans vos boîtes aux lettres. Mais quelque chose, sur la couverture, diffère de l’ordinaire. Au lieu d’une illustration de Lucie Castel, d’une photo de Loïc Delvaux ou du collectif Krasnyi pour annoncer le dossier du jour, une simple page noir. Et ces quelques points en relief qui glissent sous les doigts… À moins d’avoir appris le braille, impossible de lire ce titre : « situation de handicap ou handicap de situation ? ». L’espace d’une seconde, vous vous êtes retrouvé dans la situation d’une personne qui, parce que rien n’a été conçu pour lui permettre d’accéder à une information, se retrouve handicapée.

Comme toutes les deux semaines, Alter Échos est arrivé dans vos boîtes aux lettres. Mais quelque chose, sur la couverture, diffère de l’ordinaire. Au lieu d’une illustration de Lucie Castel, d’une photo de Loïc Delvaulx ou du collectif Krasnyi pour annoncer le dossier du jour, une simple page noire. Et ces quelques points en relief qui glissent sous les doigts…( Voir notre sommaire web interactif en version « non-voyants » ) À moins d’avoir appris le braille, impossible de lire ce titre : « Situation de handicap ou handicap de situation? » L’espace d’une seconde, vous vous êtes retrouvé dans la situation d’une personne qui, parce que rien n’a été conçu pour lui permettre d’accéder à une information, se retrouve handicapée.

En situation de handicap. Telle est aussi la position du réalisateur qui, pour ce numéro, a dirigé le montage d’une séquence où s’entretiennent deux personnes exclusivement en langue des signes.

La façon de percevoir le handicap a considérablement évolué ces dernières décennies. D’un modèle « médical », dans lequel le handicap est considéré comme la déficience d’un individu auquel il convient de proposer des soins, on a évolué vers un modèle « social », où le handicap résulte avant tout de l’inadéquation de la société aux spécificités de ses membres. C’est l’environnement, et non la personne, qui doit être adapté ! Voilà donc qu’une personne n’est plus définie par un handicap, et que c’est toute notre société, fondée jusqu’ici sur l’acceptation généralisée – et très confortable – qu’une partie des nôtres était handicapée et que rien d’autre qu’une remédiation médicale n’y puisse faire, qui est remise en question.

Ce renversement de perspectives, c’est ce que la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées veut aussi instiller. Et qui est traduite dans le décret Inclusion, voté en janvier, en Région bruxelloise. Une idée généreuse, dont la transcription concrète fait toutefois grincer des dents. Des services spécialisés craignent de voir disparaître leur raison d’être. D’autres pensent que ce texte pèche par naïveté. Sans parler de la question épineuse des moyens financiers…

A l’occasion de cette édition spéciale, Alter Échos a aussi choisi de jouer la carte de la participation. Dans la vague du journalisme citoyen, nous avons donc confié aux principaux concernés par ce décret la réalisation d’une bonne moitié de ce numéro. Pour nous, ils ont pris la plume, mais aussi le micro ou la caméra. Ainsi, les articles que vous tenez entre les mains trouvent leur prolongement sous forme de reportages audio et vidéo sur AlterEchos.be et inaugurent le nouvel onglet Medialab.

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Aller plus loin

Le pdf de ce numéro spécial est disponible en téléchargement gratuit

Arnaud Gregoire

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