Alter Échosr
Regard critique · Justice sociale

Situation figée pour les centres d'entreprises

L’ordonnance les concernant ne voit toujours pas venir ses arrêtés d’exécution.

18-10-2012 Alter Échos n° 347

L’ordonnance les concernant ne voit toujours pas venir ses arrêtés d’exécution.

Trois ans d’attente, cela commence à faire long. Voilà en effet 36 mois que les centres d’entreprises bruxellois attendent les arrêtés d’exécution deleur « nouvelle » ordonnance. Il y a un an, un écho étrange se levait cependant du côté des centres : cette absence d’arrêtés n’estpeut-être pas mauvaise, tant le mécanisme de financement prévu dans le nouveau texte (voir encadré) pose question, nous disait-on en substance. Pire : plusieurs sourcesaffirmaient que certains points ne tournaient pas rond dans l’ordonnance, au point de la rendre inapplicable, provoquant l’embarras du cabinet de Benoît Cerexhe (CDH), ministre de l’Emploi etde l’Economie de la Région de Bruxelles-Capitale, qui avait hérité du dossier de Charles Picqué (PS). Un Benoît Cerexhe qui nous affirmait vouloir faire passer lesarrêtés en première lecture avant la fin 2011.

Le nouveau système

Aux dernières nouvelles, le nouveau système de financement prévoyait de permettre aux centres de bénéficier d’un subside fixe et d’un subside variable proportionnelà leur taux d’occupation. Un taux qui correspond aux surfaces occupées par des entreprises qui existent ou ont été reprises depuis moins de cinq ans selon lesdonnées de la Banque-Carrefour des entreprises.

Statut quo ?

Aujourd’hui, le dossier semble figé dans un statut quo… qui convient toujours aux CE. « C’est vous qui attendez les arrêtés d’exécution, pas nous »,nous dit en riant Ronald De Greef, directeur du centre d’entreprises « Les Ateliers des tanneurs »1, qui déclare également que le centre continueà fonctionner avec l’« ancien » système (un système forfaitaire), toujours d’application. « Cela ne pose aucun problème »,affirme notre interlocuteur dont le témoignage se voit corroboré par le centre d’entreprises Dansaert2 où l’on tient le même discours tout en insistant sur lefait que la crise et le ralentissement de l’économie frappent aussi les centres, par l’entremise notamment des entreprises qui y sont abritées. « Dans ce cadre, le nouveaumode de financement risquerait de mettre les centres en difficulté », explique-t-on.

Aux « Tanneurs », on précise tout de même que le cabinet Cerexhe tient le centre au courant de l’évolution des travaux. « Nous sommesrassurés quant au fait que le cabinet ne fera rien à l’aveugle, sans concertation », explique Ronald De Greef. Un cabinet qui n’a pas été en mesure derépondre à nos questions.

Notons que du côté de l’opposition, Serge De Patoul (FDF) a déposé une proposition de modification de l’ordonnance actuellement en vigueur. Une proposition qui selon luine sera pas traitée avant 2013. « Je ne comprend pas que Monsieur Cerexhe continue à défendre un texte alors que tout le monde dit qu’il est impossible àappliquer. Le problème réside dans le fait que le CDH a toujours peur de fâcher le plus fort », conclut-il en référence au PS et à CharlesPicqué.

Photo: Centre d’entreprises « Les Ateliers des tanneurs »
© Agence Alter/Julien Winkel

+ d’infos :
– Alter Echos n° 282 du 9 octobre 2009 : « Les centresd’entreprises bruxellois entre attente et développement »
– Alter Echos n° 320 du 29 août 2011 : « Centred’entreprises : une attente qui en dit long ? »

1. Les Ateliers des tanneurs
– adresse : rue des Tanneurs, 58-62 à 1000 Bruxelles
– tél. : 02 512 67 11
– site : www.ateliersdestanneurs.be
2. Centre d’entreprises Dansaert
– adresse : rue d’Alost, 7/11 à 1000 Bruxelles
– tél. : 02 213 36 31
– courriel : info@dansaert.be
– site : www.dansaert.be

Julien Winkel

Julien Winkel

Journaliste

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