Projet initié début 2004 et financé par la Commission Européenne, EVA (pour l’Europe Vous Aide) vise à développer l’information et la communicationsur la Stratégie Européenne pour l’Emploi (SEE). Il est piloté par la Mission Régionale pour l’Emploi de Charleroi – MIREC1. Les résultats del’opération seront diffusés et mis en perspective à la fin de l’année à l’occasion d’un séminaire à Charleroi. Bilan à mi-parcoursavec Emmanuelle Henderyckx, chef de projet.
Ciblé vers les différents acteurs de l’insertion et des politiques de l’emploi de la région du Hainaut, EVA a vu le jour à la suite d’un appel à propositions dela DG Emploi et Affaires Sociales 2. Le projet a démarré début 2004 et se présente sous une double facette – celui, attendu de la communication d’informationsrelatives à la SEE mais aussi dans comme un coup de sonde sur la réalité de la conduite des politiques de l’emploi dans le Sud-Hainaut. L’expérience s’étend sur les42 communes, les acteurs publics du marché de l’emploi et leurs partenaires relevant du CSEF (Comité Sub-régional de l’emploi et de la Formation) de Charleroi et Mons LaLouvière.
Concrètement, la démarche consiste soit en séminaires d’animations (organisés auprès des représentants des acteurs de l’emploi et de l’insertion d’unterritoire donné) – en pratique pour 12 communes3, soit en une démarche plus indirecte (courrier électronique suivi d’un rappel téléphonique) pour les autrescommunes, soit un entretien direct avec le/la responsable de l’emploi de la commune considérée, de même que des brochures , un CD ROM et un site internet orienté vers legrand public. Les clients (demandeurs d’emploi, stagiaires de formation) et les travailleurs de terrain ne sont pas oubliés. L’objectif général du processus est » de faireprendre conscience aux acteurs du rapport direct qui existe entre la stratégie européenne pour l’emploi et leur quotidien « .
Même si ce projet fait l’objet d’une évaluation distincte, Emmanuelle Henderyckx, chef de projet d’EVA, a accepté de nous faire part de ses premières impressions. En quiconcerne la situation actuelle de la gestion des dossiers emploi et insertion par les pouvoirs publics locaux, son bilan est pour le moins mitigé. » Dans pas mal de cas, ce n’est pasévident de trouver quelqu’un responsable de l’emploi ou de l’insertion. Il n’y a bien souvent pas de fonction clairement identifiée, c’est le bourgmestre qui s’en occupe. Je pense quecela dénote de l’absence d’une réflexion intégrée sur l’emploi « . Les seules exceptions : » les communes qui avaient déjà participé à despartenariats antérieurs sur la question (en particulier, le projet CLAIS :). Parfois également » les communes dont les élus sont mandataires à d’autres niveaux :européen, régional ou fédéral semblent être mieux au fait des enjeux « . » Dans certains cas, il peut y avoir des chaînons manquants : par exemple, j’ai vu descas où l’ALE et le CPAS étaient présents, mais pas de Maisons de l’Emploi. Ce qui veut dire qu’à certains endroits, les citoyens ne disposent d’aucun accompagnement pourrédiger un CV ou répondre à une offre d’emploi. « . Selon notre interlocutrice, ce découragement concernerait au moins la moitié des cas étudiés.
» A l’inverse, dans les communes – environ un quart des cas précise-t-elle – où les choses bougent les interlocuteurs vers lesquels nous avons étéredirigé n’étaient pas forcément des mandataires politiques : parfois, les partenariats avec les associations fonctionnent si bien que notre vis-à-vis était un desacteurs de terrain, par exemple un responsable de Maison de l’Emploi « . En somme » beaucoup dépend des responsables institutionnels et de leur dynamisme « . Ailleurs, » les acteurs peuventêtre découragés par la faiblesse de l’offre de formation, ou le manque d’initiative de la part des responsables ou de leur public-cible « . Ou purement instrumentaux : » il y amême eu un cas où quand mon interlocuteur a appris qu’il s’agissait d’un projet européen, mais dont le but n’était pas de fournir des tuyaux pour décrocher dessubsides, du coup, il n’était plus intéressé « . Certaines pratiques de partenariat locales sont encore trop timide : » il m’est déjà arrivé de regrouperautour d’une table des associations pourtant présentes au même endroit, et qui ne se connaissaient pas « .
Et en ce qui concerne des travailleurs de terrain ? » En général, ils se rendent comptent qu’ils détiennent bien un savoir, mais que celui-ci n’est pas toujoursintégré dans un contexte. Ils ont souvent besoin d’éléments qui leur permettent de relativiser « . Par exemple, » que telle politique ou telle mesure en Belgique, est enfait le résultat d’une recommandation faite à la Belgique voici deux ans, ou d’une décision entérinée par les représentants Belges au niveau européen ».
Bilan mitigé donc, surtout si l’on croise ces éléments avec les statistiques du chômage dans les communes en question. Il serait intéressant de croiser ceséléments belges avec ceux rassemblés par les autres projets suédois, anglais et autrichiens qui ont profité de cette ligne budgétaire, pour autant qu’ilssoient comparables. Rendez-vous en décembre, pour la diffusion de l’ensemble des données disponibles.
1. MIREC Rue de Trazegnies, 41 6831 Monceau – sur – Sambre 071/20 82 20 071 30 08 23
2. Ligne budgétaire VP/2003/013, dans le cadre de l’art 3 §1 point g) de la décision 1145/2002/CE relative aux mesures d’incitations communautaires dans le domaine de l’emploi(JO L 170 du 29.6.2002). Les autres lauréats de cet appel à propositions sont les communes d’Offenbach en Autriche, l’Association Suédoise des pouvoirs publics locaux etl’Association des Conseils de Comté, le New Policy Institute à Londres. Le budget octroyé à la MIREC s’élève à 54.979, pour une dépense totalede 73.555 euros.
3. Les communes sélectionnées pour la démarche la plus poussée (les animations) ont été choisies dans la mesure où elles faisaient déjàpartie du réseau de partenaires de la MIREC. L’idée étant de profiter de l’occasion pour renforcer le partenariat existant.