L’asbl Surdimobil1, basée à Grâce-Hollogne, propose un parcours découverte dans le monde du silence. Les sept modules conçus par l’association visentà sensibiliser les écoliers, les membres d’administration et le grand public aux problèmes quotidiens rencontrés par les personnes sourdes et malentendantes.
Insertion sociale et professionnelle
Le parcours dure 45 minutes. Le premier module dévoile les possibilités des nouvelles technologies: appareils auditifs miniatures, SMS, e-mail, domotique… Maurice Hayard,coordinateur du projet, est sourd depuis l’âge de huit ans: « Les appareils auditifs ne conviennent pas à tous les malentendants, dit-il. Parfois, ils permettent seulementd’entendre du bruit, mais pas de comprendre l’interlocuteur. D’où l’intérêt de la langue des signes. » Les yeux des malentendants écoutent etleurs mains parlent. Internet est aussi un outil efficace, mais 80 % des sourds sont analphabètes. Le parcours découverte vise d’ailleurs aussi à démystifier lasurdité: « Car le sourd muet était autrefois considéré comme un idiot », explique Maurice Hayard.
Le deuxième module propose au visiteur (rendu presque sourd via un casque) un jeu de rôle dans un guichet’ l’objectif est de faire prendre conscience des difficultésrencontrées par les malentendants. Le professeur Tournesol était bien dans sa peau, « mais de nombreuses personnes devenues sourdes après un accident ou une maladien’acceptent pas leur handicap et font une dépression », poursuit Maurice Hayard. Il parle aussi des obstacles de communication entre les sourds et le monde médical. Letroisième module initie les visiteurs à la langue des signes. Le parcours propose ensuite une réflexion sur les professions accessibles ou non aux malentendants. Cuisinier,policier, ministre? Pour Surdimobil, les facultés de concentration des sourds leur ouvrent des possibilités d’emploi valorisantc le parcours vise d’ailleurs aussi àsensibiliser les employeurs à l’intégration professionnelle.
Le module suivant énonce les revendications de Surdimobil: reconnaissance officielle de la langue des signes, utilisation dans l’enseignement, charte des sourds, sous-titrage TV etcentres culturels. Le film Danse des Mains illustre ensuite la vie culturelle et sportive des personnes sourdes (y compris la danse via les vibrations de la musique). Le dernier module propose untest d’audiométrie et informe sur la prévention chez les jeunes et dans le monde du travail.
Vers un statut
Il y a 45.000 sourds de naissance en Belgique et l’OMS estime que 4 personnes sur 1.000 sont malentendantes. Le Foyer des Sourds de Liège a lancé le parcours découverte en1995. Le financement de la Communauté française a ensuite permis de professionnaliser l’exposition avec une équipe de deux guides sourds, une interprète et unecoordinatrice. En 1999, le projet, privé de subventions, a dû être arrêté et le personnel a été licencié. En 2002, Surdimobil a recommencéses activités via l’aide de la Régionýwallonne, de la province de Liège et le partenariat d’Electrabel et des Ateliers du Monceau. L’association,aujourd’hui dirigée par Maurice Hayard aidé par une interprète psychologue, espère des subsides pour financer une équipe permanente d’animation.
Les sept modules de Surdimobil (50 m2) sont montés dans les écoles, dans les administrations et lors des grands événements (620 euros par jour + frais dedéplacement). Si l’espace disponible est restreint, l’asbl propose le Surdikit – Surdimobil miniature (190 euros/ jour) et le Surdisign oðfre une initiation à la languedes signes (38 euros/heure). Le Surdimobil a été présenté en janvier au salon Autonomies de Liège. Les modules seront exposés à Wavre les 26, 27 et 28septembre à la Journée mondiale des sourds. Les 3, 4 et 5 óctobre, Surdimobil et Surdikit pourront être visités au salon Handicom de Charleroi et le lendemainà la clinique André Renard de Herstal. Maurice Hayard espère, à terme, la reconnaissance d’un statut propre pour les sourds et malentendants «
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