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« De rien, Saïd » : un cri pour rester humain
« Ce spectacle est dur, difficile mais très beau », annonce Isabelle Gillard, du Centre culturel du Brabant wallon (CCBW)1. C’est un cri. « Est-ce que çatouche quelqu’un ? », lance Jabir, un des acteurs, depuis la scène. Oui, ça transperce. Sur fond de décor réduit à un écran, un pupitre et une chaise,les comédiens, professionnels et amateurs, belges, marocains et d’ailleurs, se déplacent dans une pénombre qui permet aux spectateurs de se laisser emporter, accrochés parle roulis des mots pourtant loin d’être tendres. « L’indifférence est ta carapace, étranger. Insensible, distant, tu sembles hors d’atteinte des attaques et des rejets quetu ressens pourtant avec la vulnérabilité d’une méduse. C’est que l’écart où l’on te tient répond à celui où tu te loges toi-mêmejusqu’au noyau indolore de ce que l’on appelle l’âme, cette humilité qui, en définitive, est une brutalité nette. »2
L’ULAC insère et rénove aux Goujons
Depuis le 1er janvier 2003, l’Union des locataires d’Anderlecht-Cureghem (ULAC)1 mène un projet pilote d’insertion socioprofessionnelle etd’embellissement de l’immeuble des Goujons (400 logements, 18 étages). Le projet vise à peindre les communs du bâtiment : soit les quelque 1.500 portesd’appartements, de caves et de locaux techniques, les plafonds et les murs en crépi des 18 couloirs. Il est aussi prévu d’embellir les abords de l’immeuble.L’opération devrait durer environ 30 mois, soit deux ans et demi pour une équipe de quatre hommes à plein temps. Pour l’ULAC, « ce travail à pourobjectifs transversaux : de former deux personnes en difficulté sur le marché du travail ; d’améliorer l’environnement de vie des locataires des 400 logementssociaux, soit 800 personnes ; de contribuer à mettre en place une culture de l’entretien régulier de ce type d’habitation sociale ».
Le Créahm-Bxl fête ses 20 ans et demande une meilleure reconnaissance
Depuis que Pascal Duquenne a littéralement crevé l’écran dans le « Huitième jour », plus personne n’ignore l’existence du Créahm(Créativité chez les personnes handicapées mentales). Fédérateur et plus parlant qu’un long discours, le cinéma et, en l’occurrence le film de Jaco VanDormael, a conscientisé les foules, levé les tabous et sensibilisé les âmes réfractaires. Dommage qu’il ait fallu autant de temps pour que le grand public se rendecompte des possibilités artistiques des personnes handicapées, diront certains. Le Créahm-Liège, lui, développe cette créativité depuis 1979, labranche bruxelloise de l’association depuis 1983. Elle fête donc cette année ses 20 ans d’existence. Rencontre avec Véronique Chapelle, directrice du Créahm-Bruxelles1.
Le cinéma social décortiqué par la revue Mouvements
« Aujourd’hui, que signifie s’intéresser cinématographiquement au social ? D’un côté, le cinéma fabrique une vision du social ;au-delà des genres, la réalité sociale qu’il donne à voir répond à des standards formels, thématiques, idéologiques. De l’autre, lesocial imprègne le cinéma ; celui-ci peut en porter la trace comme pour attester des lieux où la société se détériore. C’est à cecroisement et à la mise en tension de ces deux axes que se situe notre démarche, là où l’expérience fait effraction pour laisser se déployer denouvelles possibilités, là où le social prend une forme filmique. » C’est ainsi qu’est résumée en quelques mots la démarche de la revuefrançaise Mouvements, qui s’intéresse dans son dernier numéro au cinéma social à travers un dossier intitulé « Quand la sociétéfait son cinéma ». Animée par une équipe pluraliste, par les profils tant socioprofessionnels que politiques, la revue Mouvements1 alimente depuis novembre 1998 ledébat social culturel et politique dans une perspective résolument ancrée à gauche. Elle traite de questions aussi diverses que la flexibilité du travail,l’école, les transformations à l’Est, l’expertise, la famille, l’alternative au social-libéralisme, le hip-hop, l’humanitaire, etc.
« NéonNord – Art et Prostitution » : des projets artistiques questionnent les clichés
Dans le cadre du contrat de quartier Aerschot-Progrès, un projet artistique peu courant voit actuellement le jour à Schaerbeek sous la forme d’une exposition en salle et dansl’espace public1. Ainsi, l’initiative « NéonNord. Art et Prostitution » revient à deux structures, l’association Espace P…, centred’accueil, d’aide et d’orientation pour les personnes prostituées, serveuses, clients et leur entourage d’une part, le Projet Rousseau, un service del’échevinat de la Santé de la commune ayant pour « intitulé officiel » : la « prévention de l’exploitation sexuelle et de la prostitution desjeunes et l’accompagnement des personnes exerçant le commerce du charme » d’autre part. Les œuvres sont d’une large facture. On peut découvrir installationssonores, reportages, photographies, interventions directement dans l’espace public (au bord de la voie de chemin de fer, sur certaines vitrines ainsi qu’au long du tunnel entre la rue duProgrès et la rue d’Aerschot) 2. Pas moins d’une vingtaine d’artistes (prostituées ou anciennes prostituées comprises) ou des structures dont letravail présente une dimension artistique (comme BNA/BBOT « Bruxelles nous appartient » ou Idées Nouvelles) ont ainsi créé seul ou en duo.
Subsides alloués aux articles 60 et 61 : les CPAS accusent le ministre Detienne de défaut de prévoyance
« Le non-paiement de ces subsides va non seulement mettre un arrêt immédiat à tous les engagements programmés mais aussi provoquer des licenciements vul’impossibilité financière pour les CPAS d’assumer sur fonds propres et sans préavis le défaut total de prévoyance du ministre wallon des Affairessociales et de la Santé, Thierry Detienne ». L’attaque est directe, elle vient de la Fédération des CPAS de l’Union des villes et communes1. En cause,l’épuisement du budget consacré aux subventions accordées aux CPAS wallons dans le cadre de l’intégration professionnelle. Pour rappel, conformémentà la loi de 1998, les CPAS bénéficient d’une subvention régionale de 223 euros par mois2 pendant une période maximale de 18 mois pour toute mise au travaillorsqu’ils engagent des allocataires dans le cadre du contrat « article 60 § 7 » et « article 61 » de la loi organique des CPAS.
Proxemia : une nouvelle SCFS dans le domaine du nettoyage à domicile
L’arrivée des titres-services suscite la création d’entreprises. C’est dans ce contexte qu’a vu le jour, à Chapelle-lez-Herlaimont, unecoopérative de services à finalité sociale. Créée le 16 juin dernier, lancée le 1er juillet, « Proxemia » se veut le chaînon manquant dansla cohésion sociale chapelloise, le prolongement du Plan social intégré mis en œuvre en 1998. Et plus loin encore, s’inscrit dans une réflexion menéedepuis 1995, contre l’exclusion sociale et pour l’insertion professionnelle par diverses structures associatives locales telles que la maison de l’emploi, l’agence locale pourl’emploi, l’agence de développement local, le CPAS ou l’asbl Symbiose1.
Un « Kringloopcentrum » bientôt au cœur du Luxembourg
Depuis trois ans environ, l’Apes1, agence provinciale d’économie sociale située dans la province de Luxembourg, en collaboration avec l’intercommunaleIdelux2 et plusieurs CPAS luxembourgeois, étudie la possibilité de créer une sorte de « Kringloopcentrum ». Concept issu des Pays-Bas et qui s’estprogressivement étendu à l’ensemble de la Flandre depuis 1992, les « Kringloopcentra » sont des centres de récupération et de revente d’objets deseconde main. Le projet, dénommé « Sitelux » (Société d’intégration par le travail dans le domaine environnemental en province de Luxembourg), al’ambition de créer un tel centre en province de Luxembourg.
Allocation loyer, chèque logement, complément logement… : pléthore de propositions
De plus en plus souvent, le concept d’« allocation loyer » revient lors des débats sur la crise du logement. La création d’un tel outil favoriseraitl’accès au logement aux ménages à faibles revenus. Le moins que l’on puisse dire est qu’il y a une véritable pléthore de propositions en lamatière. Elles émanent aussi bien des organisations représentants les locataires que de celles des propriétaires, ou encore des élus régionaux ou nationaux.Bien entendu, si chacun semble d’accord sur la mise en œuvre d’une allocation loyer, les avis divergent concernant les conditions d’octroi de celle-ci.
Projet X : rendre les logements plus salubres
Le 24 mai, le CPAS de Bruxelles-Ville1 présentait une nouvelle initiative, le projet X. L’objectif poursuivi est la mise en conformité de 200 logements insalubresaux normes du nouveau Code du logement bruxellois, entre le 23 décembre 2003 et le 22 décembre 2007. Autant que possible, les locataires seront maintenus en place avec maintien de leurloyer actuel. Sinon, des opérations-tiroirs seront menées (logement de transit). Les locataires seront relogés ailleurs de manière définitive uniquement en casd’impossibilité de mise en conformité ou en cas de surpeuplement. Au niveau du périmètre d’intervention, ce projet s’inscrit dans le cadre du contrat dequartier Van Artevelde – Notre-Dame au Rouge. Le premier chantier s’est déroulé dans un immeuble de la rue d’Anderlecht.
Plan d'activation du chômage : enlisement du domaine de la lutte à Bruxelles
Hasard des calendriers, au lendemain de la manifestation bruxelloise de la plate-forme réclamant l’arrêt de la chasse aux chômeurs (cf. télex), uneconférence-débat sur le « plan d’activation du chômage » (PAC) clôturait la semaine de l’emploi et de la formation organisée par la maison del’emploi d’Ixelles1. Autre lieu, autre mot d’ordre, dont l’échevin de l’Emploi ixellois Pierre Lardot se porta garant tout au long de la matinée : «Il ne s’agit pas de remettre en cause la mesure mais de chercher à mieux la connaître, à en être mieux informé. »
La société de quartier carolo aura bientôt une petite soeur à Seneffe
La mutualisation des petits boulots fait son chemin. Après Défi +, dans le Hainaut occidental1, l’Union des classes moyennes2 envisage la création à Seneffed’une société de quartier, sur le modèle déjà mis en œuvre à Charleroi. Son lancement est prévu pour la fin du 1er trimestre 2005.Christophe Wambersie, secrétaire général de l’UCM, précise la démarche envisagée : « Nous en sommes toujours à la rencontre despartenaires, actuellement, mais notre volonté est de voir comment, dans le cadre de son activité économique, l’UCM peut apporter sa quote-part d’entreprise citoyennepar la mise en place d’une société coopérative à finalité sociale d’insertion, sur un site géographique à définir aux alentours deSeneffe. Sur base d’une étude de marché, l’UCM tenterait ainsi de mettre en présence différents types d’employeurs, publics, parapublics, issus dulogement, du social, de la construction, des commerces, des classes moyennes. Et de nouer un partenariat autour de petits boulots, qui pourraient être mutualisés en vue de mettre despersonnes à l’emploi dans le cadre de la société de quartier. »