#emploi

Précarité: quand les indépendants font naufrage
Si la précarité des indépendant(e)s n’est pas un phénomène nouveau, celle-ci ne cesse d’empirer avec la succession des crises et l’inflation, nouveaux facteurs de stress, de surmenage et d’isolement. Malgré le contexte électoral, les pistes peinent à se dessiner et les structures d’aides souffrent d’un manque de visibilité auprès d’un public vulnérable.

Conciergerie sociale: gardienne du droit à l’emploi
Bricolage, dépannage, livraison, nettoyage ou encore réparation de vélos : la palette des services proposés par les « concierges sociaux » est large. Grâce à un cofinancement du gouvernement wallon et du Fonds social européen, visant l’accompagnement et l’engagement de personnes durablement privées de travail, la Régie des quartiers de Liège a mis sur pied le projet innovant de conciergerie sociale. Un dispositif prêt à l’emploi qui, depuis mai 2023, bénéficie à neuf anciens chômeurs.

«Le travail, ce ne sont pas seulement des compétences, c’est aussi un rapport à l’autre»
Direction le Pukkelpop, près de Hasselt, ou du moins ses coulisses à travers le portrait de jeunes Bruxellois, à l’expérience professionnelle limitée, dans le documentaire Roadies, réalisé par Samuel Ab.
Le réalisateur suit Erkan, Maëlys ou Boris, des jeunes qui tournent en rond depuis longtemps et qui ne savent plus vraiment quelle direction prendre, monter la grande scène du festival flamand. Loin des difficultés d’un travail physique et technique, le film raconte surtout la reconquête de ces jeunes sur leur estime de soi et leur destinée.

Bouddha m’a dit: «Achète!»
«T’y trouves de tout et c’est pas cher.» C’est sur ce principe qu’Action, la chaîne discount de magasins, s’est construit sa réputation, son succès fulgurant et son chiffre d’affaires. Une entreprise qui roule sur l’or ou sur ses employés ? Un peu des deux, plus un gratuit.

Suicide : briser un tabou pour ouvrir le dialogue
1732, c’est le nombre de suicides aboutis en Belgique en 2020(1). Notre pays se démarque d’ailleurs par un taux de suicide très élevé: le cinquième plus élevé dans l’Union européenne. La démographe et docteure au Centre de recherche en démographie (DEMO) de l’Université catholique de Louvain Joan Damiens s’est notamment intéressée aux inégalités sociales et d’environnement de vie face au suicide, moyen de revenir sur une cause de mortalité importante en Belgique, et encore trop peu abordée, mais aussi de mieux comprendre les inégalités sociales face au suicide.

Vingt mille grèves sous les ordonnances judiciaires
Lors du long conflit social de la franchisation de 128 magasins Delhaize, les syndicats se sont noyés dans un puits sans fond d’interdictions de piquets de grève. Pourquoi des actions collectives acceptées il y a plusieurs décennies sont-elles aujourd’hui judiciarisées?

Activation, le chômage en mode déconstruction
En 2004, le dispositif de contrôle de la disponibilité des chômeurs voyait le jour. Un sujet qui a fait couler des rivières d’encre. Pour rappel, ce mécanisme instaurait un contrôle par étapes des efforts déployés par les demandeurs d’emploi pour décrocher un job. Depuis son instauration, le suivi des demandeurs d’emploi s’est intensifié avec la dégressivité des allocations de chômage ou la régionalisation du contrôle de leur disponibilité. Un détricotage de l’assurance-chômage sur lequel Alter Échos revient, notamment avec des témoins de l’époque.

«Métiers en pénurie? Les entreprises ont un rôle clé à jouer et nous allons les aider»
La nouvelle administratrice générale du Forem aime les chiffres. Elle jongle avec eux pour argumenter, convaincre. Pour Raymonde Yerna, le Forem, cette grosse boîte de près de quatre mille agents, peut et doit relever les nombreux défis qui se posent pour augmenter le taux d’emploi. L’ex-patronne de l’Ifapme (Institut de formation des classes moyennes) mise sur le partenariat associatif, syndical, mais n’exclut pas les entreprises de leurs responsabilités pour s’attaquer aux métiers en pénurie.

Titres-services: les mains propres d’un secteur pas toujours net
Le secteur des titres-services est en crise et fait la une des journaux depuis plusieurs semaines. Tandis que les syndicats dénoncent les abus des grands groupes privés et que ceux-ci sortent la carte des coupes budgétaires en raison de l’inflation, Alter Échos fait un pas de côté. En quête de modèles alternatifs, nous poussons la porte d’une entreprise d’économie sociale. Un système juste qui n’exploite pas les travailleuses, est-ce possible?

Quand le télétravail creuse les inégalités sociales
Depuis la crise sanitaire, la pratique du travail à domicile a augmenté de 15% en Belgique. Mais surtout, elle s’est intensifiée parmi ceux qui le pratiquaient déjà. Notamment à Bruxelles. La capitale figure ainsi parmi les régions en Europe où l’on travaille le plus de chez soi. Pierre-François Wilmotte, expert au sein de l’IBSA en géographie économique, et Constance Uyttebrouck, chercheuse à l’Institut de recherche socio-économique au Luxembourg, détaillent les enjeux sociaux de cette intensification du travail à domicile.

La roue de l’infortune
Travailler pour une plateforme de livraison entraîne des risques quotidiens pour sa santé. Alors que les législateurs se révèlent incapables de réglementer le secteur et son modèle d’emploi basé sur la fausse indépendance et des assurances défaillantes, les travailleurs de Deliveroo ou Uber Eats restent livrés à eux-mêmes. Le tout pour un salaire de misère.

Du sang, du labeur et des larmes
Mis en place en Espagne en 2023, le congé menstruel n’existe pas en Belgique. L’idée de permettre aux femmes qui souffrent de règles douloureuses de s’absenter du travail un ou quelques jours par mois ne fait pas l’unanimité, y compris dans les rangs féministes. Le débat encore timide a le mérite de faire exister un sujet encore trop souvent chuchoté entre personnes concernées.