« Téléformation et télétravail : allers-retours critiques »

«Les Techniques de la Distance», publié en avril par L’Harmattan, rassemble 10 contributions belges et internationales de spécialistes de la formation ou du travailautour de la question de l’impact social de l’introduction des nouvelles technologies dans la formation et l’organisation du travail. 1
Certes les définitions du télétravail et de la téléformation sont multiples et aucune synthèse chiffrée de l’ampleur du phénomène n’estproposée. L’interrogation porte plutôt sur le rapport entre une réalité en train de se construire dans les entreprises, les écoles et les centres de formation et uneinflation du discours prospectif et modernisateur sur la flexibilité et la société de la connaissance. Des exemples détaillés sont rapportés du Canada, duChili, de France, d’Australie. Les différents discours sont confrontés (D. Vinck), différents niveaux sont approchés et des décalages sont mis en évidence :d’études de cas précises aux politiques européennes visant la «Formation tout au long de la vie» (Chr. Maroy, UCL) en passant par tel dispositif nationald’Université ouverte, le tout inscrit dans des mutations économiques et culturelles à échelle mondiale (K.-G. Giesen).
La perspective est sociologique et critique. Deux questions sont posées avec plus d’insistance.
> Le télétravail structure la formation et la téléformation structure le travail : comment ? Apprendre en classe ou derrière un écran, ce n’est pasêtre dans le même «processus de socialisation et de mise en forme de la main-d’œuvre en vue de ses futures activités productives.»
> De nouvelles manières d’organiser le travail et la formation génèrent de nouvelles inégalités, de nouvelles normes et de nouveaux systèmesd'(auto)contrôle et d’évaluation : lesquels ?
Un livre qui, bien que publié dans une collection spécialisée, a été réalisé pour s’adresser directement aux acteurs des mutationsdécrites.
1 «Les Techniques de la Distance. Regards sociologiques sur le Télétravail et la Téléformation», coordonné par Bernard Fusulier et Pierre Lannoy (UCL),coll. «Logiques sociales», L’Haramattan, Paris, 288 pp.