"T-intérim affirme son indépendance et sa différence"

Pour beaucoup, t-intérim1 est toujours «l’agence d’intérim» du Forem, alors que dans les faits l’opérateur intérimaire fonctionnait depuisquelque temps déjà avec une large autonomie. L’ouverture du marché du placement au privé et la réorganisation des services publics de placement ont conduitt-intérim à parachever son autonomie en changeant d’enveloppe juridique pour devenir une Société anonyme de droit privé. Les liens avec les autoritéspubliques n’en seront pas pour autant coupés puisque la Région wallonne restera l’actionnaire majoritaire (au moins 75 %) de la nouvelle entité. Le capital qui estactuellement d’un milliard devrait s’ouvrir à d’autres partenaires. Pas n’importe lesquels, nuance Marc Dascotte, directeur général. «Nous pensonsà des partenaires qui participent au projet du t-intérim. Pour eux, la participation au capital est une des meilleures manières de marquer leur confiance vis-à-vis duprojet.»
Et qu’en est-t-il de ce projet? Comme toute entreprise commerciale, t-intérim a pour objectif d’être performant dans son métier et de générer du profit.Avec ses 200.000 intérimaires inscrits et ses 5.600 entreprises clientes, t-intérim se profile comme le 6e intérimaire en Région wallonne. «Notreparticularité est d’investir tout le profit généré dans le champ de l’insertion économique wallonne dont l’objectif est de faire monter le seuild’employabilité d’un public exclu du marché du travail.» Le comité de direction s’engageant à rester attentif à redistribuer les profitsgénérés en évitant le saupoudrage. «Les projets retenus devront obéir à un cahier dse charges très précis.»
Jouer la carte de la proximité
Le changement de statut juridique de t-intérim n’entraîne évidemment pas de modification de l’approche de terrain. La priorité des 67 membres du personnel esttoujours de proposer une réponse individuelle aux profils particuliers des candidats. «C’est un public qui demande du temps et une capacité d’écoute dont nedisposent pas nécessairement les autres opérateurs d’intérims présents sur le marché. Si on veut jouer la carte de l’insertion, il faut que chaqueagence du réseau s’approprie le projet. Grâce à notre partenariat avec l’AWHIP, par exemple, le demandeur d’emploi souffrant d’un handicap peut pousser laporte de n’importe quelle agence, il trouvera toujours en face de lui une personne en capacité de réponse.»
Si l’objectif est social, le positionnement se veut généraliste. Marc Dascotte reconnaît qu’il ne fera pas la même présentation de son entreprise dans lesbureaux d’une mission locale que dans ceux d’une association patronale. «Il est pour nous très clair qu’on ne veut pas se positionner comme l’intérim dupauvre, du peu qualifié ou de l’handicapé, ce qui serait en contradiction avec la justesse du profil ou la rapidité de réaction.» Vis-à-vis desentreprises, t-intérim veut jouer la carte de la proximité grâce à un réseau d’agences très étendu. «Ce que l’entreprise attend de lapart d’une boîte d’intérim, c’est l’efficacité. Notre réseau local nous garantit la proximité culturelle et géographique qui, jecrois, est un élément attractif pour les PME. Grâce à la coordination opérationnelle avec les structures de t-intérim à Bruxelles et en Flandre, nouspouvons nous profiler sur des marchés nationaux comme nous l’avons fait pour la Poste. Des accords de partenariat avec des opérateurs d’autres pays nous permettrontd’ici peu d’également aborder des marchés européens.»
Si sur le terrain, t-intérim tire sa force de ses partenariats avec les CPAS, les missions locales ou l’AWHIP, ce n’est pas forcément ce qui intéresse lesentreprises.
«Les entreprises qui jouent la carte de la responsabilité sociale et se disent sensibles à l’insertion sociale sont rares. L’insertion fait peur. Par contre, on peutles amener à jouer indirectement la carte de l’insertion. Quand on leur présente des candidats qui répondent complètement à leurs besoins et à leursprofils de compétences, ils n’ont pas besoin de savoir si le candidat est issu d’un parcours d’insertion ou d’un autre.»
1 T-intérim, bd Zoé Drion, 25 à 6000 Charleroi, tél.: 071 20 50 56, fax: 071 30 71 65, courriel: m.dascotte@tinterim.com