Un quartier durable à Laeken est à l’étude. Les autorités régionales et la SDRB entendent en faire une opération exemplaire.
À proximité de Tour & Taxis et du canal de Bruxelles, une friche industrielle de près de quatre hectares. Un non-sens, alors que la capitale est décriée pour son manque de logements. La ministre régionale de l’Environnement Évelyne Huytebroeck (Écolo) y a décelé l’opportunité de promouvoir davantage le logement durable. Entre les rues de Molenbeek, Wautier, du Tivoli, Claessens et Lefère, sortira bientôt de terre un quartier flambant neuf, durable dans toutes ses composantes. Des logements conventionnés, sociaux et alternatifs verront le jour, sous la houlette de la SDRB (Société de développement pour la Région de Bruxelles-Capitale).
Des logements multiformes
L’accès à la propriété ne concerne que 45 % des moins nantis contre 90 % des plus riches. Afin de permettre à des ménages aux revenus moyens de devenir propriétaires, la SDRB injectera un tiers des subsides nécessaires à la construction de logements conventionnés comptant pour 70 % du parc immobilier, soit 280 logements sur un total d’environ 450. Les autres 30 %, soit 135 logements, seront à caractère social.
« Et s’il était possible d’envisager d’autres manières de concevoir le logement ? », interrogent les concepteurs du projet. Le Quartier Tivoli apporterait une réponse à la crise, certes singulière, mais certainement exemplaire. Ainsi, deux parcelles seront destinées à un ou plusieurs projets d’habitat alternatif. Un « espace solidaire » regroupera familles, personnes déficientes mentales et personnes âgées.
À leurs côtés seront construits deux crèches, une salle de quartier, un parc et des commerces de proximité. Tivoli fera aussi la part belle aux entreprises à vocation environnementale, qui bénéficieront de 12 000 m2 pour développer leurs activités. La mobilité douce sera privilégiée.
Une démarche participative
Le processus de collaboration est porté par la SDRB et Periferia1. Il permet aux habitants, commerçants, associations et écoles du quartier de participer activement au projet. Depuis mai 2012, les séances d’information, d’échanges et de construction de propositions sont organisées à destination des actuels et futurs habitants. La volonté : mettre tous les acteurs concernés – administration, architectes, promoteurs, élus – autour de la table. « Pour aménager l’espace public, le principe n’est pas de devoir choisir entre l’opinion d’un architecte et d’un habitant, mais de concevoir ensemble une solution qui satisfasse les intérêts et réalités technico-financières », explique Arnaud Bilande, responsable du projet chez Periferia.
Intégration dans le tissu existant
Aussi porteur soit le projet, encore faut-il que les 1 100 nouveaux habitants s’intègrent dans le tissu social existant. « Le projet est bien perçu par les habitants des quartiers alentour qui voient de manière positive l’occupation d’une zone délaissée », explique Arnaud Bilande. « Un des enjeux spécifiques est d’arriver à construire des espaces de dialogue », relève-t-il. L’objectif étant, à terme, de susciter l’engouement et l’envie de s’impliquer dans la gestion du quartier.
La désignation du promoteur, reportée suite à un recours au Conseil d’État, devrait être actée pour la fin de l’année. Les premiers habitants ne sont quant à eux pas attendus avant la fin 2015.
