Trouver un logement et le conserver s’avère souvent d’autant plus ardu pour des personnes en situation de crise. Depuis 1993, l’asbl Transit-Toit – dont l’expérience alimentait lesdébats de la journée «Insertion des migrants» du 9 octobre – tente de procurer des logements de transit pour une durée maximale de quatre mois. Désireused’effectuer un travail d’autonomisation et de responsabilisation avec ces locataires fragilisés, l’association leur assure, en outre, un suivi socio-locatif et psycho-social.
«Habitat et Rénovation», l’association initiatrice du projet joue le rôle du propriétaire : états des lieux, consommations (électricité, gaz,…)et problèmes techniques pouvant survenir dans le logement. «Ce rôle de gestionnaire, nous précise-t-on, est complété par un travail d’accompagnement locatif.Car souvent les personnes hébergées ont du mal à rentrer leurs factures à temps, etc. Il s’agit donc d’une mission de prévention qui s’avèrera utile dansleur logement futur.»
Le suivi psycho-social est effectué par un des cinq services sociaux partenaires du projet à savoir La Free Clinic (maison médicale), SOS Jeunes (Action en millieu ouvert), leService social des Etrangers, le Centre social protestant et le Centre de Prévention des Violences conjugales et familiales. Ce suivi permet aux locataires tout à la fois de mettre leursituation administrative en ordre; d’établir un bilan de leur parcours socioprofessionnel et de rechercher un logement définitif. En outre, ces services accompagnent le quotidien enaidant les personnes à gérer leur budget ou encore à faire la cuisine.
Actuellement, l’association dispose de six appartements. Hormis un logement social à Laeken, ces habitations appartiennent à des propriétaires privés. Celles-ci comportentau minimum deux pièces de vie, une douche ou salle de bains; elles sont meublées et équipées. Le loyer calculé en fonction des revenus des occupants est de 9 000,10 000, ou 11 000 frs auxquels s’ajoutent 2000 frs de provision de gaz et d’électricité. La garantie ne correspond pas forcément, à un déboursement financier. Ilpeut s’agir, d’une caution écrite des partenaires ou d’un CPAS. Le contrat d’occupation dont bénéficient les locataires est renouvelable chaque mois.
En quatre ans d’existence, l’association a accueilli environ 80 personnes. Mais si l’association peut se targuer d’un réel succès depuis sa création, elle déplore,cependant, que les organismes les plus susceptibles de faire appel à elle, tels notamment les CPAS ou les maisons d’accueil, ne se manifestent que très rarement.
Le 9 octobre, «Transit-Toit» a mis en exergue les problématiques particulières vécues par les personnes issues de l’immigration. La moitié de la populationaccueillie par l’association est, en effet, d’origine étrangère. Il s’agit le plus souvent de jeunes de la deuxième génération d’immigrés quiéprouvent des difficultés à trouver un équilibre entre leur culture d’origine et celle de leur pays d’accueil. Généralement, ces jeunes viennent d’atteindrela majorité mais sont en rupture familiale depuis un certain temps. “Chez les jeunes filles, nous explique-t-on, ces ruptures sont souvent dues à la volonté des familles deles marier contre leur gré. Elles sont alors contraintes de fuir. Parfois le mariage a déjà eu lieu et le transit intervient lors d’une demande d’aide en annulation. Ducôté des garçons, ce mal-être se manifestera plus souvent par des faits de délinquance.“
Transit-Toit accueille en outre des candidats réfugiés dont la situation est en voie de régularisation. Le séjour est alors mis à profit pour diversesdémarches administratives. L’association a également reçu des candidatures de plusieurs personnes d’origine africaine souffrant du sida.
1 Transit-Toit (Habitat et Rénovation), rue Sans-souci 110 à 1050 Bruxelles, tél 02/649 41 25, fax 02/649 41 25. Personne de contact : Régine Colot.
Archives
« Transit-toit : possibilité de se stabiliser pour des personnes en situation de crise »
Alter Échos
20-10-1997
Alter Échos
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