Dans le sud de l’Europe, les drames du travail saisonnier agricole sont récurrents. Des migrants, sous-payés et mal logés, récoltent les fraises, les tomates ou les poires que mangent à bas prix les consommateurs. Les abus ont été si criants que l’Union européenne a adopté une directive sur le travail saisonnier des migrants afin d’éviter leur exploitation.
En Belgique, 45.000 travailleurs saisonniers sont embauchés chaque année pour cueillir les fruits du Limbourg ou d’ailleurs. D’autres découpent les sapins qui décoreront nos habitations ces prochains jours.
L’enquête d’Alter Échos propose de plonger dans la réalité de ces travailleurs. On y découvre que la majorité d’entre eux font le voyage depuis l’Europe de l’Est pour quelques semaines. Les autres sont souvent Indiens, Marocains ou originaires d’Afrique subsaharienne. On croise peu de Belges dans les vergers de Flandre ou de Wallonie.
Dans un contexte international de concurrence exacerbée entre producteurs, la pression sur les prix, et sur les agriculteurs, est réelle. Elle est répercutée sur les salaires. Des travailleurs saisonniers migrants acceptent d’être payés à des niveaux bien inférieurs au barème légal en vigueur. Quant au travail au noir, difficile d’en mesurer l’étendue. S’il semble plus rare qu’auparavant, une série d’affaires de traite des êtres humains – impliquant souvent des ressortissants indiens, installés de longue date dans les régions fruiticultrices – montrent que l’exploitation n’a pas disparu. Et que les plus faibles en font toujours les frais.
Cette enquête a été réalisée avec le soutien du Fonds pour le journalisme en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Travail saisonnier et exploitation: les pommes de discorde
Sikhs de Belgique: des exploités, des exploiteurs
Mon beau sapin, bien découpé par des travailleurs détachés
«Je le fais parce que je n’ai pas le choix»
Fruits: plus dure sera la chute des prix
En Europe, la directive mettra-t-elle un terme à l’exploitation?