La centrale culturelle bruxelloise de la FGTB a créé il y a peu un collectif de travailleurs sans emploi. Son but : informer les chômeurs à propos du processus d’activation des demandeurs d’emploi. Et les faire passer à l’action.
Être au chômage et finir en burn-out, c’est possible ? Si l’on en croit Myriam Akhaloui, la réponse est oui. Cette jeune femme est animatrice du Collectif des travailleurs sans emploi de la centrale culturelle bruxelloise de la FGTB (voir encadré). Un collectif qui réunit une dizaine de chômeurs tous les quinze jours. « Dans le cadre de ses activités d’éducation permanente, la centrale culturelle organise notamment des groupes d’animation. Et parmi ceux-ci, il y a le collectif des TSE », explique notre interlocutrice. Les objectifs de ce groupe sont au nombre de deux : susciter la réflexion des travailleurs sans emploi par rapport aux politiques d’activation des chômeurs mises en place depuis près de dix ans. Et les faire passer à l’action. « Voir autant de violence dans le modèle sociétal actuel pousse à se bouger, explique la coordinatrice. Comme je l’ai dit, certains chômeurs sont tellement sollicités dans le cadre de l’activation qu’ils tombent dans un état de saturation mentale dommageable. »
Tout un contexte
Plus globalement, le Collectif TSE de la centrale culturelle bruxelloise se situe dans un mouvement qui prend de l’ampleur. De nombreux groupes de chômeurs sont actifs à l’heure actuelle sur le front de la lutte anti-activation, à Bruxelles ou en Wallonie. « La création de notre groupe, en avril 2013, coïncide avec celle du Réseau bruxellois des collectifs de chômeurs, dont nous faisons partie », situe Myriam Akhaloui. Un réseau qui compte une grosse dizaine de membres et permet à ceux-ci d’amplifier leur action ou de développer des partenariats avec d’autres collectifs. « Nous n’avons pas tous la même grille de lecture, mais nous partageons certaines revendications comme la suppression de la dégressivité des allocations de chômage ou la fin de l’activation des personnes en incapacité de travail de 33 % à 66 % », explique Myriam Akhaloui.
Le collectif essaie d’ailleurs d’organiser ses actions dans le cadre du Réseau, même si des actions individuelles peuvent aussi être mises en place. « Au niveau du réseau, nous distribuons des tracts toutes les semaines à la Capac ou dans les antennes d’Actiris. Nous préparons une manifestation des chômeurs qui aura lieu le 11 mai », détaille la coordinatrice qui prédit une longue vie au collectif : « On nous demande souvent s’il va disparaître après les élections de mai. Et la réponse est non. Il a vocation à durer. »
La centrale existe depuis 1982. Outre son pôle éducation permanente, présent depuis les débuts, elle dispose également d’un pôle insertion socioprofessionnelle depuis 1995. Dans ce cadre, elle accueille quatre groupes de 14 personnes – ayant un niveau d’étude du secondaire inférieur au maximum – pour des formations de trois mois et demi à raison de 24 heures par semaine. « Nous dispensons une formation de base et de remise à niveau en français et en calcul. Le niveau s’apparente à celui d’une cinquième ou sixième primaire », explique Françoise de Braekeleer, coordinatrice pédagogique de l’ISP. Le but est notamment de préparer un test d’entrée éventuel dans un organisme dispensant des formations qualifiantes ou préqualifiantes.
Notons que le Collectif des travailleurs sans emploi est en contact avec la Commission wallonne des travailleurs sans emploi, développée également par la FGTB dans le Sud du pays.
Dégressivité des allocations, activation des plus des 50 ans, activation des personnes handicapées…Lire notre Hors série
Aller plus loin
Alter Échos n° 373 du 20 décembre 2013 : Des activistes anti-activation
Alter Échos n° 365 du 13 septembre 2013 : Chômage : les personnes handicapées en ligne de mire ?
En savoir plus
Centrale culturelle de la FGTB : rue de Suède, 45 à 1060 Bruxelles – tél. : 02 213 16 77