Sous le vocable « Triodos values fund international equities », la banque Triodos Belgique effectue ses premiers pas dans le monde financier encore émergeant des fonds de placementéthique. Jusqu’à ce jour, Triodos s’était surtout concentrée sur les produits d’épargne éthiques. « A la demande de notre clientèle, nousopérons une diversification de nos produits, explique Pierre Aeby, directeur de la banque. Aujourd’hui certains de nos clients au patrimoine important souhaitent placer leur argent surd’autres produits tout en maintenant leur confiance dans notre approche de plus-value sociale, culturelle, environnementale… »
Ce nouveau fonds d’actions (90% actions en bourse et 10 % dans des titres non côtés en bourse ou d’autres fonds qualifiés de développement durable, ex. Triodos Groenfondsen Hollande), concrétisé dans une sicav de droit belge, est le premier compartiment du fonds de placement durable de Triodos values fund. « A l’instar de ce qui existe déjàen Hollande, à terme, nous offrirons d’autres types de produits de placement, tantôt mixtes (action – obligation) tantôt exclusivement obligations », ajoute Pierre Aeby.
La souscription démarrera à la fin du mois d’avril pour se clôturer début juin 2001. A ce stade, la banque ne souhaite formuler aucune hypothèse sur les montantsescomptés. Tout au plus se rassure-t-elle sur la bonne conjoncture (chute de la bourse : les cours sont bas pour les acheteurs) et se dit avoir le temps de grandir. Comme cela fonctionne pourl’épargne, Triodos prévoit par un mécanisme de solidarité (reverser 1% des montants au moment de l’investissement), de soutenir une série d’opérateurs,relais de projets sociaux, écologiques… (tels que Greenpeace asbl, Entraide et Fraternité asbl, Amnesty international asbl…)
Reste à savoir où sera placé l’argent pour mériter le qualificatif éthique ? Pour ce faire, Triodos s’appuie sur son département Triodos Research,spécialisé dans l’analyse des entreprises et travaillant au balayage systématique de ces dernières suivant une méthodologie par étapes. Une premièresélection s’opère sur des critères d’exclusion, écartant d’office les entreprises qui ont un lien direct ou indirect avec l’énergie nucléaire (quelleentreprise belge peut prétendre ne pas être cliente d’Électrabel ?), la vente d’armes, la production de tabac… ensuite, l’objectif est d’identifier les entreprisescommercialisant des biens et services durables selon une série de critères (« agriculture bio, enseignement, télécommunication »…). Dans une étapeultérieure une session de rattrapage est possible pour les secteurs ayant échoué au test (secteur du bâtiment, des médias…) si les entreprises de ces secteursfigurent dans la première moitié du classement des entreprises les plus performantes de leur secteur dans le domaine social et environnemental. Dans une ultime étape, Triodossous-traite à ING/BBL l’analyse financière et économique de l’entreprise.
Triodos qualifie sa méthode « de plus stricte et plus pointue que celle de la plupart des banques concurrentes proposant des fonds de placement éthiques »… « Plus stricte dans lasélection des secteurs, explique Pierre Aeby, nous excluons d’entrée de jeu l’aviation, le secteur automobile, pétrolier. Plus pointu, car on va plus loin dans la recherche ens’appuyant sur le réseau international SIRI dont nous sommes co-fondateurs, et qui permet une analyse locale des entreprises. »
1 Triodos Banque, rue Haute, 139/3 à 1000 Bruxelles, tél. : 02 548 28 28, e-mail : triodosvaluesfund@triodos.be
serge
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