Déjà présent en nombre dans la capitale, un autre système d’échange local (SEL) va être lancé en juin prochain par Berchem local et durable (Bled). Le groupe pilote du SEL est actuellement en plein travail de réflexion sur la mise en place concrète d’un système où une heure de travail humain vaut une heure de travail humain, que ce soit du conseil juridique ou du baby-sitting
Il y a un an, une dizaine de citoyens de la commune bruxelloise de Berchem-Saint-Agathe ont créé Berchem local et durable, le Bled1. Reconnu comme quartier durable par Bruxelles environnement2, il est le seul circulaire. « La commune de Berchem représente à elle seule tout un quartier. Le périmètre de notre quartier durable correspond au territoire situé autour de la place du Dr Schweitzer, à dix ou quinze minutes de marche », explique Patrice Jabeneau, membre du groupe pilote du Bled.
Ce quartier durable propose des activités dont l’objectif est de « durabiliser » le quartier et d’encourager les rencontres entre les Berchemois. Les projets d’apiculture, de jardin collectif et de groupement d’achat préexistaient au quartier durable et y ont été intégrés. « Nous souhaitions aller plus loin et développer des synergies entre les différents groupes d’activités afin de transformer et de réveiller Berchem. » Un repair-café, un give-box, des cours de cuisine et un SEL, un système d’échange local, sont en phase de construction.
« Le projet du SEL a été présenté en décembre 2012 lors d’une assemblée de quartier. Il a bénéficié d’un bel engouement. Une quinzaine de personnes participent actuellement à sa réflexion », raconte Émilie Hendrick, membre du groupe pilote du Bled. La tâche a été répartie en plusieurs groupes de travail chargés de rédiger une charte, d’ouvrir un compte, de concevoir une plateforme informatique permettant de comptabiliser les échanges, de se renseigner sur les aspects juridiques, etc.
Tous les bienvenus ?
Ces personnes sont pour la plupart déjà sensibilisées aux questions d’alternatives économiques ou écologiques. Afin de toucher des publics plus précarisés et moins conscientisés, les membres vont faire appel à des associations, au CPAS de Berchem ou aux projets de cohésion sociale. « Tous les sous-projets du quartier durable, dont le SEL, sont en phase de construction. Cette phase préparatoire se prête un peu moins à la mixité des publics. Aujourd’hui, l’important est de garantir l’accessibilité de ces projets à tous », développe Patrice Jabeneau.
Mais ce système d’échange sera-t-il réellement accessible à tous ? Les membres du groupe pilote ont été pris dans des tiraillements concernant les motivations du projet. « Le SEL n’a pas de personnalité juridique. Chaque membre doit avoir une carte d’identité et une assurance familiale en cas d’accident. Ces deux éléments excluent une partie de la population berchemoise. » Actuellement, ces considérations plus pragmatiques empêchent une ouverture à tous.
Des tensions se sont également fait ressentir quant à l’objectif du SEL. « Le but principal était-il de créer un nouveau réseau, de tisser des liens ou bien de créer une alternative économique, une manière de démonétiser les échanges ? Ce système d’échange local propose « une » alternative à l’économie de marché, mais pas l’unique alternative », expliquent Patrice Jabeneau et Émilie Hendrick. Après discussions, les membres se sont finalement positionnés sur la création de liens.
Berchem Local et Durable (Bled) :
- tél. : 0477 59 18 05
- site : http://www.bled1082.be
Bruxelles Environnement :
- adresse : Gulledelle, 100 à 1200 Bruxelles
- tél. : 02 775 75 75
- site : http://www.bruxellesenvironnement.be