Talented Youth Network aide les jeunes fragilisés à prendre conscience de leur potentiel. L’association propose des formations gratuites à des dizaines de jeunes pour faciliter leur insertion tant sociale que professionnelle.
TYN détonne dans le paysage associatif bruxellois. L’action de TYN, pour Talented Youth Network, se veut résolument positive et ancrée dans le concret.
L’objectif: favoriser le développement, l’épanouissement des jeunes et leur engagement citoyen. Une ambition qui se traduit notamment par des formations, la TYN Academy et un salon de rencontres entre associations, entreprises et jeunes, nommé «MYND».
Toutes les activités proposées par TYN explorent deux dimensions. L’insertion professionnelle d’un côté, l’engagement citoyen et associatif de l’autre. «Nous voulons apporter des outils à des jeunes qui n’en ont pas, explique Ihsane Haouach, l’une des fondatrices. On se focalise sur le comportement plus que sur les contenus, qui sont du domaine scolaire.»
Grâce à ses formations, TYN cherche à traverser ce fameux plafond de verre qui empêche tant de jeunes d’aller de l’avant. «Les apprentissages, proposés souvent sous forme ludique, à travers des jeux de rôles, aident à préparer un entretien d’embauche, à gérer une relation conflictuelle avec des collègues, à se présenter, à savoir se ‘vendre’, à comprendre les messages que véhicule le non-verbal.»
Les quatre fondateurs sont d’origine immigrée, tous issus du collectif artistique Ras El Hanout. L’appellation, «association musulmane» leur est parfois accolée. Un label que nuancent les fondateurs de l’association: «TYN est a-religieux et a-politique. Notre inspiration est musulmane, certes. Mais je nous considère plus volontiers comme une association humaniste. D’ailleurs, certains des jeunes qui suivent nos formations sont non-musulmans. Nous tenons à cette diversité.»
TYN n’est donc pas un mouvement religieux. Leur public cible est constitué de jeunes «fragilisés». «Nous développons un projet, ‘Meet your future’ qui permet une rencontre intergénérationnelle entre jeunes d’un quartier et quelqu’un qui a réussi, qui vient du même quartier, de la même école. Ça marche très bien auprès des jeunes», explique Ihsane Haouach.
Découvrir son potentiel
Cette année, 60 jeunes ont participé aux sessions de la TYN Academy, composée de plusieurs «spécialisations»: la «science academy», l’entrepreneuriat social et la formation «leadership». Tous les modules sont mixtes sauf la formation desTYNées à destination des jeunes filles uniquement.
Les sessions de formation durent trois heures et ont généralement lieu le samedi matin pendant l’année scolaire. Les formations visent des jeunes de 15 à 20 ans ou de 20 à 25 ans. Elles sont totalement gratuites. Tout comme les prestations des formateurs. «C’est un principe clef. C’est important de montrer que nos formateurs, tous très occupés, donnent du temps, gratuitement, pour ces jeunes.» Les thèmes des modules sont très variés: gestion du temps, gestion financière, techniques de présentation, techniques de vente, initiation au marketing. Parmi les formateurs on trouve une directrice de ressources humaines, une directrice d’agence de publicité, animatrice radio par ailleurs et même une conseillère ministérielle.
Avec ces quelques outils, ces rencontres inspirantes, TYN espère contribuer à faire découvrir aux jeunes leur plein potentiel. Un potentiel qui ne passe pas que par le monde de l’entreprise. «Tous nos jeunes, à la fin de leur projet, doivent proposer un projet social.» Un module «entrepreneuriat social» est d’ailleurs proposé dans la TYN Academy.
Les parcours de «réussite» présentés aux jeunes ne sont «pas uniquement élitistes». «Nous montrons la diversité des possibles. Le but est d’ouvrir l’esprit sur les autres et sur soi, de mettre en relation avec d’autres. La réussite ne se mesure pas au salaire, mais au bien-être, au fait de trouver une voie.»
Aller plus loin
Alter Echos n°423, «Jeune à Bruxelles: inégalités à tous les étages», Manon Legrand, juin 2016