Ces 20 et 21 septembre se déroulait à Bruxelles la douzième édition des Journées du Patrimoine, avec un volet consacré au logement social. Cetteinitiative a permis aux plus curieux de replacer ces ensembles de constructions dans leur contexte historique mais également de leur attacher des noms et un esprit1.
Au fil du temps, les ensembles architecturaux voués à l’habitat social se sont présentés sous divers aspects. En effet, on trouve à Bruxelles plusieurscités-jardins, une cité dite modèle et une cité moderne. Chacune de ces constructions – toutes des tentatives, heureuses ou moins gaies – ont essayé d’allieréconomie de moyens et lieux de vie. L’ancêtre de ce type de logement sociaux est la Cité Hellemans située dans les Marolles. Cet ensemble de sept bâtimentsparallèles, réalisé en 1914 par l’architecte du même nom, s’inspire des conceptions « hygiénistes » du logement ouvrier des années 1900. Hellemans yprévoit, en effet, des aménagements révolutionnaires pour l’époque tels, par exemple, des WC, une arrivée d’eau privée ou encore une petite terrasse.
Moins de dix ans plus tard, sont érigées des cités-jardins à Anderlecht (la cité de la Roue), à Woluwé-Saint-Lambert (Kappeleveld), à Molenbeek(Diongre) et à Watermael-Boitsfort (Le Logis, Floréal). A la base de ce concept, il y a une volonté « de créer à la périphérie de la ville un espaceprivilégiant la proximité avec la nature et où règneent les principes d’égalité et de solidarité ». La Cité de la Roue qui compte près de700 habitations, réalisations entre autres de l’inventif Antoine Pompe, connu pour sa manie de récupération des matériaux, constitue un exemple intéressant. Cettecité-jardin a, en effet, été le champ de recherches et d’expérimentations en matière architecturale et technique. Ainsi, divers procédés deconstruction ont été testés sur une soixantaine d’habitations tel par exemple, le système du bloc enclavé substituant le béton à la brique.
A peu près à la même époque que les cités-jardins, apparaît la Cité Moderne réalisée par l’architecte Victor Bourgeois. Cet illustrereprésentant du courant moderniste s’attelle à la construction d’une ensemble d’environ 700 maisons en béton maigre, coulé dans des coffrages à la hauteur d’unétage, démontables et réutilisables plusieurs fois. Ce système appelé « nonplus » en séduit plus d’un puisqu’il permet d’économiser 15% des frais deconstruction. Il sera d’ailleurs repris pour la construction de la cité-jardin du Kappeleveld. Les formes architecturales de la cité moderne s’inspirent du cubisme avec leurs anglesdroits et leurs toits plats. Quant au plan de la cité, il s’articule en une série de rues courtes et morcelées, dotées de placettes et de squares et ce, afin de favoriserun climat de solidarité entre les habitants.
La cité modèle située à Laeken est, quant à elle, beaucoup plus récente puisqu’elle est construite en 1958, dans le cadre de l’exposition universelle. Cecomplexe s’inspire du concept de la « cité radieuse » de l’architecte Le Corbusier où le faible emplacement de terrain requis par la construction d’immeubles-tours permetd’aménager le restant en zones de délassement et de verdure. Mais à Laeken, les seules constructions à avoir vu le jour sont les douze immeubles-tours de plus de millelogements. Le centre culturel, la bibliothèque, les terrains des sport, structures collectives également prévues dans le projet n’ont jamais étéréalisées.
1 Le Service documentation de la SLRB, Socété du Logement de la Région bruxelloise, a à cette occasion édité une “Brochure Patrimoine 97” : SLRB,rue Jourdan 45-55 à 1060 Bruxelles, tél 02/533 19 11, fax 02/533 19 00.
Archives
« Un autre regard sur le logement social à travers les Journées du Patrimoine »
Alter Échos
22-09-1997
Alter Échos
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